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RUBRIQUE Hamou
HAMOU vous présente : "Idées du Maghreb "

 

Qui est Hamou
Je suis un homme de 57 ans, Algérien et kabyle, de culture amazigh (berbère) arabe et française. En publiant mes créations et réflexions personnelles dans la présente rubrique "Idées du Maghreb", mon objectif, qui est aussi une ambition, est de contribuer, très modestement faut-il préciser, aux innombrables grands chantiers permanents et collectifs de revisite et redécouverte des cultures du Maghreb et de leur adaptation aux réalités et défis que nous vivons, nous tous, Maghrébines et Maghrébins du XXIème siècle.
 

Le premier homme, l'autre fils du pauvre

Le premier homme, d’Albert Camus paru aux éditions Gallimard (Paris), collection Folio, 380 pages, année 2009

Force du témoignage


A défaut d’être un roman, tel que l’a voulu son auteur disparu prématurément des suites d’un accident de voiture, « Le premier homme » apparaît d’abord comme un témoignage de grande importance sur les conditions de vie au 20ème siècle de la frange la plus pauvre de la population européenne habitant le quartier de Belcourt d’Alger. Et la famille d’Albert Camus a fait partie de ce monde de misère et de dignité (les deux allant très souvent ensemble) qu’il nous décrit méthodiquement par cercle concentrique, du plus proche au plus éloigné.


Le premier cercle, c’est sa mère et son père. L’utilisation de la troisième personne lui permet de raconter sa venue au monde le jour même de leur arrivée à Mondovi (actuel Dréan, près d’Annaba) après un long et épuisant voyage depuis Alger. Nous saurons en lisant la suite du texte, que sa venue en ce monde est totalement imaginée faute de témoignages, à commencer par ceux de sa mère vivante mais n’ayant jamais pu dire grand-chose sur cette période de sa vie ainsi que sur son mari. Mobilisé quelques mois plus tard pour les combats de la 1ère guerre mondiale, il – le père d’Albert Camus - est tué à l’âge de 29 ans par un éclat d’obus reçu à la bataille de la Marne. L’arrivée à Mondovi et la venue au monde nous apparait comme l’un des chapitres les plus vrais et plus beaux. Beauté et vérité qui viennent paradoxalement du caractère fictif des détails de ces événements. Détails dont la création a permis à l’imagination et au style de l’auteur de s’exprimer pleinement.


Les autres cercles suivent l’un après l’autre: la famille du petit Albert (sa mère, sa grand-mère, ses oncles et ses tantes), ses petits camarades de jeux dans les ruelles, les terrains vagues, les caves abandonnées, la plage (« Les sablettes ») située en face de Belcourt, quartier « mixte d’Alger » où vivent côte à côte (et pas du tout ensemble) les deux communautés, l’européenne et l’autochtone, et enfin l’école. Il s’attarde particulièrement sur ses relations avec quatre familiers : sa mère, aimante et silencieuse, sa grand-mère, chef de famille sévère et autoritaire, son oncle Ernest, un bel homme, simple d’esprit et plein de joie de vivre, son instituteur, guide et père spirituel.


La fin des études primaires marque pour le petit Albert celle d’une période de son existence où sa vie est limitée aux horizons restreints de sa famille et de son quartier. Au lieu d’aller travailler pour soutenir les siens comme l’a voulu au départ sa grand-mère, suivant en cela l’usage dans son milieu social, il arrive, en raison de ses excellents résultats scolaires et avec l’aide de son instituteur, à passer avec succès l’examen d’entrée au lycée. Une fois au lycée, il commence à se détacher tant physiquement, l’établissement, où il passe la journée entière en demi-pension, est situé en quartier résidentiel, que moralement, les voies de la connaissance lui sont désormais grandes ouvertes, détaché qu’il est de son milieu de pauvres obligées de consacrer leur temps et de leurs moyens à la lutte pour la survie.


Les témoignages de l’auteur s’arrêtent là, c’est-à-dire à sa période de lycée. Cela a pu lui paraitre suffisant pour expliquer son parcours exceptionnel d’écrivain, prix Nobel de littérature, dans la mesure où il est convaincu que sa réussite « de fils du pauvre », de surcroît orphelin de guerre, il la doit aussi à l’école publique comme certains petits Arabes de sa génération. Il est également vraisemblable que sa disparition prématurée l’ait empêchée de continuer son œuvre non seulement en termes de travail d’écriture - le constat est évident à ce sujet - mais de période de temps couverte par ses témoignages.

En tout cas, ces deux hypothèses ne nous paraissent pas exclusives l’une de l’autre.

   
 
 
 
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