|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
MonMaghreb
.Com |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Autrefois, tous les mariages étaient arrangés et certaines familles respectent encore cette tradition. En général, la mariée apporte une dot ; la famille du marié doit pour sa part verser à la famille de la future épouse une somme importante qui servira à l’achat de meubles pour la mariée et aux besoins du ménage. Les cérémonies de mariage, qui ont généralement lieu l’été, donnent lieu à de grandes réjouissances. Il est courant qu’une femme mariée garde son nom de jeune fille. La dot et le contrat. - Le versement de la dot marquait la fin des fiançailles et le début des fêtes du mariage; il s’accompagnait de la rédaction du contrat. La date était fixée par les deux pères deux ou trois semaines à l’avance, car il fallait faire des invitations et des préparatifs.
Le père de la jeune fille est tenu par la coutume, à moins de stipulation contraire expressément indiquée dans le contrat, de dépenser pour l’établissement du jeune ménage une somme au moins égale (mithl) à celle qu’il a reçue en dot Ainsi est constitué non seulement le trousseau proprement dit de la jeune fille, mais encore le mobilier jugé nécessaire, étant donné le milieu social des jeunes époux. Une fois la dot versée, on fixait la date du mariage : il avait presque toujours lieu en été pour éviter que la pluie ne vint interrompre les nombreuses cérémonies qui se déroulaient dans les patios. Les préparatifs : Cinq jours avant la nuit des noces, les marieuses faisaient porter à la maison du fiancé tout ce dont elles avaient besoin pour aménager la chambre nuptiale. Cette journée portait le nom nahar et tankil (le jour du déménagement) et donnait lieu à deux fêtes avec musiciennes (tabbalat) dans chacune des deux familles. Le lendemain s’appelait nahar ez-zina (le jour de l’embellissement) ou nahar el-farch (le jour des matelas) : les marieuses préparaient soigneusement tout ce que la jeune fille devait emporter dans sa nouvelle demeure (sofas, coussins, tapis, épingles, clous, anneaux de rideau, etc.) et l’y envoyaient. Elles s’y rendaient elles-mêmes pour aménager l’alcôve nuptiale (dakhchoucha) : à cet effet, elles empilaient des matelas les uns sur les autres pour en former une cloison ne laissant entre elle et le mur que la largeur d'un matelas, le lit nuptial; la cloison de matelas et les murs de la pièce étaient décorés d'étoffes brodées et de tentures (haïti).
Quinze jours à l'avance, la jeune fille se rendait toutes les deux nuits au bain pour les sept ablutions rituelles; la dernière séance, qui correspondait à l'avant-veille de son entrée au domicile conjugal, était marquée par la cérémonie du Takbib (lavage avec les seaux). La fiancée arrivait, escortée de parentes et d'amies; les employées du bain (tayyabat) l'attendaient à la porte et la conduisaient processionnellement dans la salle la plus reculée en chantant les louanges du Prophète et en poussant des youyous. Costumes
marocains de mariage
Sept seaux d'eau tiède étaient rangés là; les employées puisaient successivement dans chacun au moyen d'un récipient apporté de La Mecque (tasa mekkawiya) et versaient l'eau sur la tête de la fiancée qui, à l'issue de la cérémonie, était désormais sous la protection des anges. On la revêtait de vêtements neufs et “on la coiffait d'une somptueuse étoffe brodée de noir (mharma)”. Les employées du bain reprenaient leur chant : après avoir dit la beauté de la jeune fille et réitéré les louanges du Prophète, elles recevaient quelque argent, ainsi que le vêtement porté par la jeune fille à son arrivée et qu'elle ne devait plus mettre. On voit qu'il s'agissait là d'un rite de purification et de passage : la jeune fille venait d'entrer dans une nouvelle phase de sa vie, brisant tout net avec le passé. Le jour suivant, ou plutôt la soirée suivante (car c'était en fin de journée et pendant la nuit qu'avaient lieu presque toutes ces cérémonies), était dite kwaleb sghar. Dès cinq heures, le patio se remplissait de femmes élégantes qui venaient prendre le thé, cependant que la jeune fille restait derrière son rideau avec ses meilleures amies, ses confidentes qui la soutenaient et l'encourageaient en cette grande épreuve. Dès ce jour-là, et pendant toutes les cérémonies, deux invitées (barzat) jouaient un rôle spécial. C'étaient deux proches parentes du mari, récemment mariées, qui, sans fard, mais vêtues comme l'épousée, se tenaient de chaque côté de la porte, à l'intérieur de la pièce nuptiale. Chacune d'elles avait à sa disposition une marieuse qui l'aidait à se vêtir. Pendant tout ce temps, le fiancé menait, de son côté, une vie hors de l'ordinaire : son père s'était fait prêter une maison voisine de la sienne qui, durant quelques jours, abritait le jeune homme et ses amis; on la nommait dar islan, tandis que la demeure nuptiale, la demeure paternelle du jeune homme, portait le nom de dar el-'ors. Le fiancé s'y rendait dans l'après-midi qui précédait la nuit des noces, ou même la veille, accompagné de jeunes gens de son âge (les gens d'âge mûr étaient les hôtes de son père au dar el-'ors). Dans la soirée qui précédait la première rencontre du mari et de la femme, le coiffeur de la famille apportait à dar el-'ors une grande chaise de bois peinte de couleurs claires, puis faisait chercher le jeune homme à dar islan. Un cortège se formait; quelques-uns des garçons d'honneur prenaient le fiancé sur leurs épaules au milieu des rires et le portaient, capuchon rabattu sur la tête, jusque sur la chaise du coiffeur, placée dans le patio.
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
© Copyright2000-2013 MonMaghreb Tous droits réservés, Toute reproduction sera sujet a des poursuites.