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Les pensées du mois de Mars 2005

La Famille



Nous avons une connaissance encyclopédique des valeurs occultées de la famille, reste à savoir si nous sommes capables d’assumer, de maîtriser nos tendances au pessimisme, au doute vis-à-vis de ces rejets profilés par les déchirants aspects négatifs de la vie en famille.

Dans l’esprit de famille, généralement, nous considérons que l’attachement à l’entité familiale est primordial et indissociable. En d’autres termes, pouvons-nous, nous passer de la sympathie des autres, de leur amitié, de leur esprit de solidarité si nous accordons plus d’attention à notre famille ? Pourtant, la consécration pleine et entière à la vie familiale nous éloigne du monde extérieur. Plus nous donnons de la valeur au cercle familial, plus sa considération prend une portée intérieure.
De même, certaines valeurs au sein famille semblaient être préservées. La société actuelle peut-elle encore se permettre de compter sur celles et ceux qui osent encore s’engager pour leur meilleur et précisément pour leur pire ? Qu’adviendrait-il de la vie sociale sans le concours précieux de la famille ? Quels sont les menaces et les enjeux qui pèsent sur elle ?

Quel est le destin du genre humain dans un contexte aussi controversé, important et délicat que celui de la cellule familiale ?

Statistiquement, la France compterait actuellement huit cent mille unions libres. Quant aux séparations conjugales, la tendance oscillerait dans l’ordre d’un couple sur trois. Toutefois, il est certain que pour l’essentiel, cette espace est en pleine mutation, la situation concernerait pratiquement tous les pays qu’ils aient des habitudes archaïques ou pas. Cela paraît compréhensible dès lors que l’individu soit repéré comme le point de mire de l’espoir et de l’avenir des nations.

Ainsi toutes les couches sociales sont touchées par ce phénomène sans précédent. Depuis l’aube des temps, la cellule familiale fut considérée comme le pilier fondamental de la société. On dit que c’est le « foyer » qui veut tout simplement dire le feu. Pourquoi le feu est il le symbole de ce type de groupement social ? Il s’agissait du feu qui chauffait la maison ou servait à faire la cuisine. Tout ceci nous fait penser au rôle de l’homme et de la femme dans la vie conjugale. Assignés à des tâches aujourd’hui de moins en moins différentes, la nouvelle mentalité sociale considère que la femme est, désormais à l’égal de l’homme. Tous deux, dans cette appréciation, sont des êtres à part entière et devrait être égaux aux yeux de la loi d’un bon nombre de pays dits civilisés ou libérés. Les attachements d’hier à un code de vie, sont devenus aujourd’hui plus qu’obsolètes, parfois même barbares. Reste à savoir dans quelle direction cette libération, avant tout justifiée et légitime, se pourvoie t-elle, s’agissant essentiellement de la femme, avec ses droits, ses obligations, de même, en ce qui concerne l’homme d’aujourd’hui et de demain. De cette quête d’égalité et de liberté, la question se pose actuellement, en termes de tendance, de permissivité et de loyauté.

Nous n’irons pas, dans ce thème jusqu’à faire l’apogée de toute une élaboration sociologique, mais nous essayerons, d’abord d’être sincères et impartiaux. Nous reprendrons très brièvement l’histoire du genre humain à travers les âges pour enfin connaître les tenants et les aboutissants faisant de la cellule familiale en ces temps perturbés, une entité vacillante, déroutante, déconcertante en plein milieu de ses désenchantements.

Tout en sachant qu’il existe des valeurs humaines sur le plan des émotions, parallèlement, nous n’ignorons pas que d’autres valeurs n’ont plus leur raison d’exister. Ces périodes sont-elles aussi surannées que nous le prétendions et nous verrons pourquoi des amalgames comparatifs sont faits alors que les qualités et les défauts sont bien l’apanage d’une réalité tant désavouée, bien que cette dualité soit une nécessité pour « avancer » encore et toujours.
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Il est indéniable que dans cette aventure spirituelle (toujours au sens de l’esprit et non religieux), l’amour a son mot à dire. Cependant, nous en venons à penser que si des intérêts opposés sont dominants dans la conquête du partage, de l’écoute et de la compréhension, ce feu pourrait « incendier » cette espace d’émotion et d’espoir.

On peut supposer que les intérêts des couples modernes reposent foncièrement sur le libre choix. Que dire alors des obligations et de la discipline personnelle, ce « self contrôle » que chacun des époux doit prouver, qui plus est, si nous bannissons l’inégalité servant à sauvegarder des privilèges.
Dans ce sujet, ne se reconnaîtrons pas celles et ceux qui préfèrent la confrontation. Ces adeptes de la philosophie sexiste, se plaisant dans la dégradation de l’esprit. Ce sont peut-être des personnes qui ont connus les pires humiliations, mais l’heure n’est certainement pas aux règlements de comptes, à la vengeance ou au regret. Le poids de l’oppression ou, au contraire, les joies éphémères et nostalgiques des temps aujourd’hui révolues, concerne désormais le passé.

Certes, le « temps » a ses raisons pour mettre les êtres devant des faits accomplis. Les fautes du passé ne sont pas punies, elles suivent néanmoins la projection de notre volonté à un moment donné pour aboutir à une conséquence. Si nous ne comprenions pas ces effets inéluctables, ils ne sont pas pour autant forcément inutiles. Leur utilité réside principalement dans la perspective, soit de surseoir l’échéance de l’apprentissage, ou au contraire, permettre à l’action (de l’expérience), d’élargir l’enrichissement du savoir pour faire en sorte que l’harmonisation des pôles d’attraction soit reconnus positifs d’une part, négatifs de l’autre. Ce qui laisserait une véritable issue au bonheur partagé.

Les mots utilisés, sont ici pesés, réduits à leur plus stricte nécessité et simplicité. Malheureusement, il n’a pas été possible de « passer au peigne fin », de retenir cas par cas, ce qui pourrait être le reflet d’une vision générale, perdue dans les méandres des tracasseries quotidiennes, juvéniles ou, au pire d’adultes censés de donner l’exemple.

Enfin, cet exposé, ne se penche pas sur l’étude psychologique de la sexualité. D’autre part, il n’a pas pour mission de résoudre ces problèmes sentimentaux qui font la une des périodiques, des magazines ou des émissions audiovisuelles. Chacune et chacun profitera dans ce cadre particulier, de ses prérogatives idéologiques, de ses privilèges, de son libre arbitre, certainement pour mieux remplir ses obligations.


La famille est placée principalement sur trois niveaux. Il y a la famille du sang, dite en ligne directe ;

La famille du cœur ce sont ces gens ou personnes à qui on confierait tous ses espoirs. Ils reflètent les qualités supérieures que nous aurions aimées, posséder, si cela était possible, de les intégrer dans notre foyer ;

Il y a enfin cette autre famille dite spirituelle. Avec elle, nous partageons les mêmes buts pas forcément des liens affectifs intenses.

Ces trois niveaux englobent deux grands groupes : l’un « pivote » sur des croyances religieuses, donnerait la priorité dans la vie aux choses moins « terre à terre » ;

L’autre groupe, pratique la philosophie matérialiste et aurait pour devise : « la vie repose sur des faits tangibles et uniquement palpables.»

Ces deux grands groupes ont su, au fil de l’histoire de l’humanité, sauvegarder les valeurs intrinsèques ils ont mis au service de l’homme des moyens afin que celui-ci puisse continuellement s’élever tant en terme de connaissance, que dans la recherche de la tranquillité, de la sérénité de l’individu et de la sécurité au bénéfice de la collectivité.

L’interprétation, erronée, des apparences physiques a conduit l’homme à établir des déductions farfelues. Les individus ne sont pas biologiquement et génétiquement identiques à fortiori, l’homme et la femme sont, et de loin, physiquement et biologiquement, différents. Sur un plan beaucoup plus subtil, ils ne sont pas non plus égaux mais complémentaires. Par « égaux » il faut comprendre la manière d’exprimer les affinités émotionnelles. Cependant, la sensibilité généralement reconnue chez la femme est de polarité négative (non péjorative), cette négativité est souvent imagée au sens de la réceptivité. La sensibilité, à ne pas confondre avec la sensiblerie, situe donc la femme à l’échelle plus élevée s’il faut la comparer à l’agressivité une polarité positive parce qu’elle est dynamique. Le pôle positif serait à contrario, l’apport spirituel, l’élément actif représenté par le sexe masculin. En aucun cas, l’analyse présentée ici concerne la sexualité. Nous le répétons que nous nous sommes situés à un niveau du supra conscience ; nous resterons dans un cadre défini s’agissant des aspects fondamentaux et psychologiques de l’homme et de la femme, pour une compréhension différente de la famille, de son rôle véritable dans la société.

L’homme est également doté de faculté négative c'est à dire féminine (à ne pas confondre avec la féminité) au même titre que la femme à la différence, que cette polarité est, plutôt refoulée ou bien elle est exprimée plus discrètement, moins facilement par pudeur, par principe, par tradition, par orgueil, etc. Ces qualités émotionnelles et spirituelles dites négatives, sont donc en chacun de nous quel que soit notre sexe. Toutefois, cette observation nécessite une précision qu’il ne faut pas en déduire que la sensibilité féminine à ce niveau soi une inclination à homosexualité étant entendu que la réflexion présente n’est pas consacrée à ce sujet.

Inversement, la femme peut, tout autant exprimer ses facultés de polarité dite positive généralement reconnues chez l’homme telles que l’audace, la fermeté, l’agressivité, etc… A force d’expériences, au fil du temps, chacune de ces polarités s’affinent et se complètent. Les « aspérités » émotionnelles des êtres, en l’occurrence, ici, au sein de la famille se trouvent modifiées. Mais qu’en est-il exactement d’un point de vue individuel lorsque nous observons, impuissant, les contrariétés parfois dramatiques de la vie de couple ou du mariage ? Dans cette révélation cultivée par les hommes et par les femmes la vie communautaire serait probablement plus saine, mieux contrôlée si les objectifs et les intérêts l’étaient également.

Dans ces conditions, pour quelles raisons les choses ne s’arrangent pas, bien au contraire, se détériorent, s’enveniment? C’est ce que allons essayer de comprendre.

Les conditions fondamentales du mariage

Toutes les « fioritures » entourant les préludes du mariage ne concernent que les exaltations des émotions en passant par les exigences des institutions humaines (traditions religieuses, sociales, ethniques et autres…). Mais le véritable éveil des responsabilités doit être sensibilisé grâce à des années de travail, de réflexion et d’expériences. Il est évident que sans attrait, sans romantisme nos préoccupations terrestres seraient annihilées rapidement en dépit des satisfactions qu’elles nous apportent; les intérêts subtils des émotions n’auraient pour nous aucune raison d’être. Si nous admettons la souffrance, c’est surtout en vue d’espérer des jours meilleurs, un bonheur qu’on aimerait, entre autre, partager. A l’âge où nous marions, nous n’avons pas développé toutes nos capacités psychologiques. Depuis notre enfance, nos inclinations prennent lentement et progressivement leur place dans notre vie. En quelque sorte, nos intérêts personnels individuels constituent notre vie bien qu’ils soient courtisés réciproquement. Ces intérêts sont par ailleurs très difficiles à abandonner que ce soit en tant que fille ou en tant que garçon. Qu’en pensent nos philosophes du passé ?


La Philosophie spirituelle aux portes du mariage :


« Avant le mariage, la plupart des êtres poursuivent habituellement leurs intérêts, qui sont les canaux naturels par lesquels s exprime leur vie émotive et mentale. En fait, il est difficile pour la moyenne de la jeunesse d’exprimer quels sont ses intérêts. Privez un homme et une femme de leurs activités habituelles, et ils prennent immédiatement conscience de ce que sont leurs intérêts dans la vie. Nos intérêts ne suivent pas un certain mouvement, pas plus qu’ils se sont constants. Ainsi, l’on peut être intéressé par la musique et en avoir besoin pour sa satisfaction et son bonheur personnel, sans toutefois éprouver le besoin persistant à tout moment de jouer ou d’écouter de la musique. Nos intérêts sont fondamentalement reliés à nos instincts et nos émotions.

Après le mariage, ces intérêts immanents qui sont devenus courants pour une personne, s’imposeront et réclameront leur juste place dans la vie d’un homme ou d’une femme. Le premier signe par lequel un mari ou une épouse peut savoir que son mariage est foncièrement une erreur, réside dans l’opposition inconsciente de son conjoint à ses intérêts personnels. Pour protéger la tranquillité conjugale, un désir personnel ancien – peut-être volontairement supprimé, mais en procédant ainsi, l’individu ressent toujours qu’il ou elle a fait un énorme sacrifice. Quand de tels sacrifices sont faits, le bonheur à travers le mariage ne peut finalement être atteint. Beaucoup d’hommes et de femmes ont une grande affection pour leur conjoint, mais la perfection possible de leur mariage fait défaut, car il n’y a pas de cohésion dans leurs intérêts.

Le recours à la raison dans la période de la préparation au mariage ne signifie pas qu’il faut refroidir la ferveur romantique par l’emploi d’une méthode qui soumet les sentiments à une froide analyse de laboratoire. En fait s’appesantir sur les dures réalités des fonctions du mariage et sur l’origine de cette force impérieuse qui y pousse, ne fait que perturber l’idéalisme auquel on peut l’avoir associé. Si la fascination illusoire qui entoure le mariage est détruite, vous portez un sérieux coup à la morale et aux conventions publiques. Donc, de telles formes de raisonnement ne peuvent, pour des raisons sociales, être encouragées. Mais la raison, au lieu de dépouiller le mariage envisagé de son attrait, peut le renforcer, non pas en augmentant le désir en soi, mais en révélant autant d’intérêts complémentaires que possible. Si aucun intérêt complémentaire ne peut lui être rattaché, alors, évidemment, l’objet même sur lequel l’intérêt du mariage peut être fondé, fait défaut.

A titre d’analogie, supposez que vous avez un ami de même sexe que vous et avec qui vous avez un intérêt commun. Cet intérêt est plus que superficiel. Nous dirons qu’il est profondément ancré dans votre nature ; Disons aussi que ce n’est pas votre seul intérêt mais l’un des principaux. Vous rencontrez cette personne chaque semaine en un endroit où vous pouvez vous adonner ensemble à cet intérêt dans un environnement agréable et sympathique. Il peut s’agir de l’amour de la musique, de la sculpture, du théâtre, de l’astronomie, etc… Pendant cette période hebdomadaire, votre mental et votre psychique s’absorbent complètement dans cet intérêt. Vous excluez volontairement tous les autres. Mais accepteriez-vous d’éliminer en permanence les autres centres d’intérêts de votre vie ? Vous connaissez leur signification, leur relation avec vos besoins et la poursuite de votre bonheur. En fait, vous sauriez que l’enthousiasme que vous portez pour votre violon d’Ingres, votre passion, cet intérêt qui a votre préférence, repose sur l’absence de monotonie qui viendrait s’il n’y avait pas d’alternance des intérêts. Vous vous opposeriez énergiquement alors, à partager votre vie quotidienne avec cet ami qui a un intérêt dominant similaire au vôtre, si sous d’autres aspects, son ou sa conduite, ses manières et d’autres éléments étaient diamétralement opposés aux vôtres. Vous réaliseriez pleinement que le seul centre d’intérêt que vous partagez ne pourrait être à son faîte à chaque instant. Ainsi, s’il y avait une grande divergence quant aux autres habitudes et particularités, la raison vous dit que le conflit refroidirait en fait l’attraction de l’intérêt commun existant entre vous.

Si nous appliquons un tel raisonnement pour les passe-temps et les vocations, pourquoi ne pas l’appliquer en ce qui concerne le mariage ? Pourquoi ne pas s’assurer que l’objet de votre attachement s’accorde avec vos intérêts secondaires – les intérêts qui vous attirent vers d’autres personnes et où la sexualité n’entre pas en jeu ? »


Avant de poursuivre notre analyse, il est instamment conseillé à la lectrice et au lecteur de lire et de relire ce document. Observation faite, il est précisé que l’auteur s’octroi la nécessité d’éviter les détails, ce qui demanderait autrement d’écrire un livre entier de plusieurs pages.


C’est pourquoi il a été décidé de réduire au maximum l’éventail que comporterait ce type de sujet. Mais pas à pas, il sera possible à celle ou à celui qui se donnera la peine de réfléchir et de méditer, de mieux découvrir soi-même dans une société aussi contradictoire que celle dans laquelle nous vivons actuellement. Il découvrira au fur et à mesure à quel point le fruit de ce sacrifice, ne sera pas sans mérite. Cependant, les promesses faites ne profitent qu’à celles et ceux qui les écoutent et n’engagent qu’eux ! Ce qui sous entend que l’auteur se garde de donner des conseils et ne cherche pas à condamner les personnes qui auraient une autre vision sur le sujet tel qu’il est présenté ici. Son avis n’est pas absolu, formel ou exact. Il s’agit d’un regard personnel, d’un point de vue qui n’engage que lui seul et personne d’autre. De plus, les avis contraires à cette analyse sont hautement respectables et peuvent être dignes d’intérêts dans les limites du respect des uns et des autres et de leur bien-être. Par le jeu de cet échange, nous apprenons à mieux nous connaître et à dépasser toutes sortes de tabous et toute forme d’hypocrisie en nous plaçons ainsi, aux premiers rangs de la sincérité.


Cet avertissement implique de ce fait, la réciprocité du respect et de l’impartialité. Il ne s’agit pas d’imposer une soi-disant « vérité », ou de critiquer négativement autrui dans sa façon de concevoir ou de gérer la vie dans sa globalité et dans la société face à son idéal.

Un rappel reste toutefois indispensable. Le terme spirituel que nous employons dans ce texte, n’a strictement aucune connotation religieuse. Il représente simplement, faute de mot mieux adapté, un plan de conscience.


«L’étendu de ces intérêts corrélatifs est aussi une question importante. Il est rare en effet, que les centres d’intérêt de deux personnes soient identiques et qu’elles leur accordent la même valeur. Chacun de nous a sa propre échelle d’attirance dans la vie. Nous pouvons très facilement sur un plan général d »terminer nos intérêts majeurs dans la vie et énumérer dans l’ordre décroissant ceux qui nous attirent le moins. Ceux qui ont de chance et ont une vie mentale réduite ne peuvent dépasser une deuxième classification.

Concernant les époux, il est bien naturel qu’ils trouvent un centre d’intérêt majeur dans l’aspect biologique, ces influences subtiles, intangibles qu’ils ressentent du simple fait de la différence de polarité sexuelle. En outre, devraient exister les principaux facteurs du lien intellectuel, tous ces éléments qui, avant le mariage, étaient les intérêts les plus appréciés dans la vie.
Il se peut que tous ces intérêts ne soient pas pareillement partagés, mais si ceux qui ont notre prédilection le sont, alors le bonheur conjugal est solide. La compagnie conjugale existe seulement à travers ces intérêts majeurs. En fait, il est pratiquement impossible psychologiquement – et cela n’est pas indispensable pour assurer l’harmonie - de partager tous les intérêts de l’autre. Il y a certains intérêts qui sont évidemment rattachés aux inclinations sexuelles, des intérêts liés à la nature féminine, et d’autres qui sont enracinés dans les impulsions masculines. Ces différents intérêts sont naturels et non incompatibles, car aucun des partenaires ne compte pas sur l’autre pour les partager pas plus qu’il ne recherche la compagnie de l’autre en eux.

On peut faire un test pour voir si la vie conjugale est possible. Si un homme (ou une femme) étudie sans aveuglement sa compagne et voit en elle ces traits et qualités intellectuelles et spirituelles qui pourraient l’intéresser dans un autre dans un autre homme, alors, il existe un lien autre que le sexuel. Si un homme ou une femme, n’affiche aucun intérêt pour les goûts de l’autre, l’unité de leurs intérêts est excessivement fragile. Si une personne a une prédilection pour la recherche scolastique, l’histoire de la littérature et trouve stimulant de parler de ces sujets avec une autre personne de son sexe, faudrait naturellement que son conjoint ait les mêmes tendances culturelles générales, car, si ce n’est pas le cas, la simple attraction sexuelle ne pourra pas combler en permanence la différence intellectuelle existant entre eux.

Pendant la grande dépression des années 30 (aux Etats-Unis), il y eut une augmentation alarmante des divorces. Les crises de toutes sortes révèlent toujours les faiblesses auparavant non apparentes, car elles frappent ordinairement au plus haut degré ceux qu’elles affectent. Quand la pression extérieure n’est pas rigoureuse, les querelles de ménage peuvent être éludées en recourant aux intérêts qui laissent à l’arrière plan la discorde.
Quand deux personnes étrangères l’une à l’autre par leur tempérament et leurs intérêts, ne peuvent plus se libérer de la compagnie de l’autre pendant les heures de détente, où elles s’adonnent à leur passe-temps favoris respectifs, la seule issue pour elles, consiste à rompre la contrainte, ce qui entraîne des conséquences sérieuses. Il y a quelques années, la réduction des revenus et le chômage rapprochèrent, comme ils auraient dû l’être pendant des années, des milliers de couples, mais la séparation originale avait été causée par une différence extrême au niveau des intérêts : en conséquence, la vie commune obligatoire fut abrégée, et ils vinrent ajouter soudain au nombre croissant de divorces.

Durant cette période des années 30, la clameur publique attribuait la principale cause de ces divorces à une prodigalité excessive, en particulier au moment où l’économie et l’épargne constituaient un besoin vital. Dans la majorité des exemples, ce tollé général visait seulement à éviter que la vraie raison ne soit entendue. Bien que la prodigalité ne soit pas, dans la plupart des Etats-Unis, comme dans la plupart des pays du globe, une cause valable et suffisante pour divorcer, elle a été présentée par les hommes comme par les femmes, comme la cause y contribuant, même à des époques prospères.

Dans l’analyse de la plupart de ces cas où les dépenses excessives sont présentées comme la source du divorce, il est habituellement prétendu que la prodigalité consiste à poursuivre un intérêt constructif à tous égards, et le plus souvent au niveau culturel, mais non jugé comme tel par le plaignant. En d’autres termes, les maris se lamentent sur les gaspillages de leur femme pour payer les droits d’adhésion à des clubs de théâtre ou de musique, ou à des organisations culturelles vouées à la connaissance des arts et auxquelles chaque membre doit payer des droits. Ceci s’explique par le fait que les maris n’ont pas d’inclination pour ces questions, alors qu’eux-mêmes dépensent souvent une somme identique ou supérieure pour des plaisirs qu’ils jugent nécessaires dans la vie. Les épouses, en retour, reprocheront souvent leurs maris de jeter de l’argent par les fenêtres – ce qui leur semble ainsi du fait de leur vision limitée et d’un manque de compréhension intellectuelle – au motif qu’il dépense deux ou trois euros par mois pour une série de leçons sur la philosophie, les arts et la science.

La femme, en pensant en termes de pouvoir d’achat de l’argent pour satisfaire ses propres préoccupations, entièrement différentes, ne peut apprécier le plaisir sincère que son mari tire d’une dépense insignifiante. Les maris ou les femmes dont les valeurs dans la vie sont uniquement matérielles, essaient de soumettre tout ce qu’ils achètent ou détournent de l’investissement à une analyse rationnelle. S’ils ne le peuvent pas, ils parlent alors de gaspillage. Ils considèrent que le savoir ou la connaissance, s’il n’est pas immédiatement convertible en euros ou en centimes d’euros, est une dilapidation des revenus. Cependant, en sortant d’une représentation théâtrale, ils ne peuvent pas plus invoquer un investissement, mais seulement une satisfaction personnelle. Ils n’arrivent pas à saisir la similarité entre la joie que l’étudiant en musique, en art ou en philosophie reçoit grâce à sa dépense, et celle qu’ils tirent d’une représentation de théâtre. Les objections aux recherches culturelles qui ne risquent pas de compromettre les ressources du foyer nécessaires aux dépenses de base, sont des signes d’incompatibilité ».

Nous reprendrons notre analyse dans les prochaines parties. En effet, elle en comporte plusieurs. S’agissant de la famille, nous ne pouvons laisser sous le boisseau le fil conducteur qui permet d’éclairer les principaux éléments qui font de la cellule familiale, le poteau central de la société d’hier, d’aujourd’hui et de demain.


RV/tr/fr 02/2005 (1ère Partie)

La Suite (2eme Partie)

 

 

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