Dans l’esprit de famille, généralement,
nous considérons que l’attachement à l’entité
familiale est primordial et indissociable. En d’autres
termes, pouvons-nous, nous passer de la sympathie des
autres, de leur amitié, de leur esprit de solidarité
si nous accordons plus d’attention à notre famille
? Pourtant, la consécration pleine et entière
à la vie familiale nous éloigne du monde
extérieur. Plus nous donnons de la valeur au
cercle familial, plus sa considération prend
une portée intérieure.
De même, certaines valeurs au sein famille semblaient
être préservées. La société
actuelle peut-elle encore se permettre de compter sur
celles et ceux qui osent encore s’engager pour leur
meilleur et précisément pour leur pire
? Qu’adviendrait-il de la vie sociale sans le concours
précieux de la famille ? Quels sont les menaces
et les enjeux qui pèsent sur elle ?
Quel est le destin du genre humain dans
un contexte aussi controversé, important et délicat
que celui de la cellule familiale ?
Statistiquement, la France compterait
actuellement huit cent mille unions libres. Quant aux
séparations conjugales, la tendance oscillerait
dans l’ordre d’un couple sur trois. Toutefois, il est
certain que pour l’essentiel, cette espace est en pleine
mutation, la situation concernerait pratiquement tous
les pays qu’ils aient des habitudes archaïques
ou pas. Cela paraît compréhensible dès
lors que l’individu soit repéré comme
le point de mire de l’espoir et de l’avenir des nations.
Ainsi toutes les couches sociales sont
touchées par ce phénomène sans
précédent. Depuis l’aube des temps, la
cellule familiale fut considérée comme
le pilier fondamental de la société. On
dit que c’est le « foyer » qui veut tout
simplement dire le feu. Pourquoi le feu est il le symbole
de ce type de groupement social ? Il s’agissait du feu
qui chauffait la maison ou servait à faire la
cuisine. Tout ceci nous fait penser au rôle de
l’homme et de la femme dans la vie conjugale. Assignés
à des tâches aujourd’hui de moins en moins
différentes, la nouvelle mentalité sociale
considère que la femme est, désormais
à l’égal de l’homme. Tous deux, dans cette
appréciation, sont des êtres à part
entière et devrait être égaux aux
yeux de la loi d’un bon nombre de pays dits civilisés
ou libérés. Les attachements d’hier à
un code de vie, sont devenus aujourd’hui plus qu’obsolètes,
parfois même barbares. Reste à savoir dans
quelle direction cette libération, avant tout
justifiée et légitime, se pourvoie t-elle,
s’agissant essentiellement de la femme, avec ses droits,
ses obligations, de même, en ce qui concerne l’homme
d’aujourd’hui et de demain. De cette quête d’égalité
et de liberté, la question se pose actuellement,
en termes de tendance, de permissivité et de
loyauté.
Nous n’irons pas, dans ce thème
jusqu’à faire l’apogée de toute une élaboration
sociologique, mais nous essayerons, d’abord d’être
sincères et impartiaux. Nous reprendrons très
brièvement l’histoire du genre humain à
travers les âges pour enfin connaître les
tenants et les aboutissants faisant de la cellule familiale
en ces temps perturbés, une entité vacillante,
déroutante, déconcertante en plein milieu
de ses désenchantements.
Tout en sachant qu’il existe des valeurs
humaines sur le plan des émotions, parallèlement,
nous n’ignorons pas que d’autres valeurs n’ont plus
leur raison d’exister. Ces périodes sont-elles
aussi surannées que nous le prétendions
et nous verrons pourquoi des amalgames comparatifs sont
faits alors que les qualités et les défauts
sont bien l’apanage d’une réalité tant
désavouée, bien que cette dualité
soit une nécessité pour « avancer
» encore et toujours.
.
Il est indéniable que dans cette aventure spirituelle
(toujours au sens de l’esprit et non religieux), l’amour
a son mot à dire. Cependant, nous en venons à
penser que si des intérêts opposés
sont dominants dans la conquête du partage, de
l’écoute et de la compréhension, ce feu
pourrait « incendier » cette espace d’émotion
et d’espoir.
On peut supposer que les intérêts
des couples modernes reposent foncièrement sur
le libre choix. Que dire alors des obligations et de
la discipline personnelle, ce « self contrôle
» que chacun des époux doit prouver, qui
plus est, si nous bannissons l’inégalité
servant à sauvegarder des privilèges.
Dans ce sujet, ne se reconnaîtrons pas celles
et ceux qui préfèrent la confrontation.
Ces adeptes de la philosophie sexiste, se plaisant dans
la dégradation de l’esprit. Ce sont peut-être
des personnes qui ont connus les pires humiliations,
mais l’heure n’est certainement pas aux règlements
de comptes, à la vengeance ou au regret. Le poids
de l’oppression ou, au contraire, les joies éphémères
et nostalgiques des temps aujourd’hui révolues,
concerne désormais le passé.
Certes, le « temps » a ses
raisons pour mettre les êtres devant des faits
accomplis. Les fautes du passé ne sont pas punies,
elles suivent néanmoins la projection de notre
volonté à un moment donné pour
aboutir à une conséquence. Si nous ne
comprenions pas ces effets inéluctables, ils
ne sont pas pour autant forcément inutiles. Leur
utilité réside principalement dans la
perspective, soit de surseoir l’échéance
de l’apprentissage, ou au contraire, permettre à
l’action (de l’expérience), d’élargir
l’enrichissement du savoir pour faire en sorte que l’harmonisation
des pôles d’attraction soit reconnus positifs
d’une part, négatifs de l’autre. Ce qui laisserait
une véritable issue au bonheur partagé.
Les mots utilisés, sont ici pesés,
réduits à leur plus stricte nécessité
et simplicité. Malheureusement, il n’a pas été
possible de « passer au peigne fin », de
retenir cas par cas, ce qui pourrait être le reflet
d’une vision générale, perdue dans les
méandres des tracasseries quotidiennes, juvéniles
ou, au pire d’adultes censés de donner l’exemple.
Enfin, cet exposé, ne se penche
pas sur l’étude psychologique de la sexualité.
D’autre part, il n’a pas pour mission de résoudre
ces problèmes sentimentaux qui font la une des
périodiques, des magazines ou des émissions
audiovisuelles. Chacune et chacun profitera dans ce
cadre particulier, de ses prérogatives idéologiques,
de ses privilèges, de son libre arbitre, certainement
pour mieux remplir ses obligations.
La famille est placée principalement sur trois
niveaux. Il y a la famille du sang, dite en ligne directe
;
La famille du cœur ce sont ces gens
ou personnes à qui on confierait tous ses espoirs.
Ils reflètent les qualités supérieures
que nous aurions aimées, posséder, si
cela était possible, de les intégrer dans
notre foyer ;
Il y a enfin cette autre famille dite
spirituelle. Avec elle, nous partageons les mêmes
buts pas forcément des liens affectifs intenses.
Ces trois niveaux englobent deux grands
groupes : l’un « pivote » sur des croyances
religieuses, donnerait la priorité dans la vie
aux choses moins « terre à terre »
;
L’autre groupe, pratique la philosophie
matérialiste et aurait pour devise : «
la vie repose sur des faits tangibles et uniquement
palpables.»
Ces deux grands groupes ont su, au fil
de l’histoire de l’humanité, sauvegarder les
valeurs intrinsèques ils ont mis au service de
l’homme des moyens afin que celui-ci puisse continuellement
s’élever tant en terme de connaissance, que dans
la recherche de la tranquillité, de la sérénité
de l’individu et de la sécurité au bénéfice
de la collectivité.
L’interprétation, erronée,
des apparences physiques a conduit l’homme à
établir des déductions farfelues. Les
individus ne sont pas biologiquement et génétiquement
identiques à fortiori, l’homme et la femme sont,
et de loin, physiquement et biologiquement, différents.
Sur un plan beaucoup plus subtil, ils ne sont pas non
plus égaux mais complémentaires. Par «
égaux » il faut comprendre la manière
d’exprimer les affinités émotionnelles.
Cependant, la sensibilité généralement
reconnue chez la femme est de polarité négative
(non péjorative), cette négativité
est souvent imagée au sens de la réceptivité.
La sensibilité, à ne pas confondre avec
la sensiblerie, situe donc la femme à l’échelle
plus élevée s’il faut la comparer à
l’agressivité une polarité positive parce
qu’elle est dynamique. Le pôle positif serait
à contrario, l’apport spirituel, l’élément
actif représenté par le sexe masculin.
En aucun cas, l’analyse présentée ici
concerne la sexualité. Nous le répétons
que nous nous sommes situés à un niveau
du supra conscience ; nous resterons dans un cadre défini
s’agissant des aspects fondamentaux et psychologiques
de l’homme et de la femme, pour une compréhension
différente de la famille, de son rôle véritable
dans la société.
L’homme est également doté
de faculté négative c'est à dire
féminine (à ne pas confondre avec la féminité)
au même titre que la femme à la différence,
que cette polarité est, plutôt refoulée
ou bien elle est exprimée plus discrètement,
moins facilement par pudeur, par principe, par tradition,
par orgueil, etc. Ces qualités émotionnelles
et spirituelles dites négatives, sont donc en
chacun de nous quel que soit notre sexe. Toutefois,
cette observation nécessite une précision
qu’il ne faut pas en déduire que la sensibilité
féminine à ce niveau soi une inclination
à homosexualité étant entendu que
la réflexion présente n’est pas consacrée
à ce sujet.
Inversement, la femme peut, tout autant
exprimer ses facultés de polarité dite
positive généralement reconnues chez l’homme
telles que l’audace, la fermeté, l’agressivité,
etc… A force d’expériences, au fil du temps,
chacune de ces polarités s’affinent et se complètent.
Les « aspérités » émotionnelles
des êtres, en l’occurrence, ici, au sein de la
famille se trouvent modifiées. Mais qu’en est-il
exactement d’un point de vue individuel lorsque nous
observons, impuissant, les contrariétés
parfois dramatiques de la vie de couple ou du mariage
? Dans cette révélation cultivée
par les hommes et par les femmes la vie communautaire
serait probablement plus saine, mieux contrôlée
si les objectifs et les intérêts l’étaient
également.
Dans ces conditions, pour quelles raisons
les choses ne s’arrangent pas, bien au contraire, se
détériorent, s’enveniment? C’est ce que
allons essayer de comprendre.
Les conditions fondamentales
du mariage
Toutes les « fioritures »
entourant les préludes du mariage ne concernent
que les exaltations des émotions en passant par
les exigences des institutions humaines (traditions
religieuses, sociales, ethniques et autres…). Mais le
véritable éveil des responsabilités
doit être sensibilisé grâce à
des années de travail, de réflexion et
d’expériences. Il est évident que sans
attrait, sans romantisme nos préoccupations terrestres
seraient annihilées rapidement en dépit
des satisfactions qu’elles nous apportent; les intérêts
subtils des émotions n’auraient pour nous aucune
raison d’être. Si nous admettons la souffrance,
c’est surtout en vue d’espérer des jours meilleurs,
un bonheur qu’on aimerait, entre autre, partager. A
l’âge où nous marions, nous n’avons pas
développé toutes nos capacités
psychologiques. Depuis notre enfance, nos inclinations
prennent lentement et progressivement leur place dans
notre vie. En quelque sorte, nos intérêts
personnels individuels constituent notre vie bien qu’ils
soient courtisés réciproquement. Ces intérêts
sont par ailleurs très difficiles à abandonner
que ce soit en tant que fille ou en tant que garçon.
Qu’en pensent nos philosophes du passé ?
La Philosophie spirituelle aux portes du mariage
:
« Avant le mariage, la plupart des êtres
poursuivent habituellement leurs intérêts,
qui sont les canaux naturels par lesquels s exprime
leur vie émotive et mentale. En fait, il est
difficile pour la moyenne de la jeunesse d’exprimer
quels sont ses intérêts. Privez un homme
et une femme de leurs activités habituelles,
et ils prennent immédiatement conscience de ce
que sont leurs intérêts dans la vie. Nos
intérêts ne suivent pas un certain mouvement,
pas plus qu’ils se sont constants. Ainsi, l’on peut
être intéressé par la musique et
en avoir besoin pour sa satisfaction et son bonheur
personnel, sans toutefois éprouver le besoin
persistant à tout moment de jouer ou d’écouter
de la musique. Nos intérêts sont fondamentalement
reliés à nos instincts et nos émotions.
Après le mariage, ces intérêts
immanents qui sont devenus courants pour une personne,
s’imposeront et réclameront leur juste place
dans la vie d’un homme ou d’une femme. Le premier signe
par lequel un mari ou une épouse peut savoir
que son mariage est foncièrement une erreur,
réside dans l’opposition inconsciente de son
conjoint à ses intérêts personnels.
Pour protéger la tranquillité conjugale,
un désir personnel ancien – peut-être volontairement
supprimé, mais en procédant ainsi, l’individu
ressent toujours qu’il ou elle a fait un énorme
sacrifice. Quand de tels sacrifices sont faits, le bonheur
à travers le mariage ne peut finalement être
atteint. Beaucoup d’hommes et de femmes ont une grande
affection pour leur conjoint, mais la perfection possible
de leur mariage fait défaut, car il n’y a pas
de cohésion dans leurs intérêts.
Le recours à la raison dans la
période de la préparation au mariage ne
signifie pas qu’il faut refroidir la ferveur romantique
par l’emploi d’une méthode qui soumet les sentiments
à une froide analyse de laboratoire. En fait
s’appesantir sur les dures réalités des
fonctions du mariage et sur l’origine de cette force
impérieuse qui y pousse, ne fait que perturber
l’idéalisme auquel on peut l’avoir associé.
Si la fascination illusoire qui entoure le mariage est
détruite, vous portez un sérieux coup
à la morale et aux conventions publiques. Donc,
de telles formes de raisonnement ne peuvent, pour des
raisons sociales, être encouragées. Mais
la raison, au lieu de dépouiller le mariage envisagé
de son attrait, peut le renforcer, non pas en augmentant
le désir en soi, mais en révélant
autant d’intérêts complémentaires
que possible. Si aucun intérêt complémentaire
ne peut lui être rattaché, alors, évidemment,
l’objet même sur lequel l’intérêt
du mariage peut être fondé, fait défaut.
A titre d’analogie, supposez que vous
avez un ami de même sexe que vous et avec qui
vous avez un intérêt commun. Cet intérêt
est plus que superficiel. Nous dirons qu’il est profondément
ancré dans votre nature ; Disons aussi que ce
n’est pas votre seul intérêt mais l’un
des principaux. Vous rencontrez cette personne chaque
semaine en un endroit où vous pouvez vous adonner
ensemble à cet intérêt dans un environnement
agréable et sympathique. Il peut s’agir de l’amour
de la musique, de la sculpture, du théâtre,
de l’astronomie, etc… Pendant cette période hebdomadaire,
votre mental et votre psychique s’absorbent complètement
dans cet intérêt. Vous excluez volontairement
tous les autres. Mais accepteriez-vous d’éliminer
en permanence les autres centres d’intérêts
de votre vie ? Vous connaissez leur signification, leur
relation avec vos besoins et la poursuite de votre bonheur.
En fait, vous sauriez que l’enthousiasme que vous portez
pour votre violon d’Ingres, votre passion, cet intérêt
qui a votre préférence, repose sur l’absence
de monotonie qui viendrait s’il n’y avait pas d’alternance
des intérêts. Vous vous opposeriez énergiquement
alors, à partager votre vie quotidienne avec
cet ami qui a un intérêt dominant similaire
au vôtre, si sous d’autres aspects, son ou sa
conduite, ses manières et d’autres éléments
étaient diamétralement opposés
aux vôtres. Vous réaliseriez pleinement
que le seul centre d’intérêt que vous partagez
ne pourrait être à son faîte à
chaque instant. Ainsi, s’il y avait une grande divergence
quant aux autres habitudes et particularités,
la raison vous dit que le conflit refroidirait en fait
l’attraction de l’intérêt commun existant
entre vous.
Si nous appliquons un tel raisonnement
pour les passe-temps et les vocations, pourquoi ne pas
l’appliquer en ce qui concerne le mariage ? Pourquoi
ne pas s’assurer que l’objet de votre attachement s’accorde
avec vos intérêts secondaires – les intérêts
qui vous attirent vers d’autres personnes et où
la sexualité n’entre pas en jeu ? »
Avant de poursuivre notre analyse, il est instamment
conseillé à la lectrice et au lecteur
de lire et de relire ce document. Observation faite,
il est précisé que l’auteur s’octroi la
nécessité d’éviter les détails,
ce qui demanderait autrement d’écrire un livre
entier de plusieurs pages.
C’est pourquoi il a été décidé
de réduire au maximum l’éventail que comporterait
ce type de sujet. Mais pas à pas, il sera possible
à celle ou à celui qui se donnera la peine
de réfléchir et de méditer, de
mieux découvrir soi-même dans une société
aussi contradictoire que celle dans laquelle nous vivons
actuellement. Il découvrira au fur et à
mesure à quel point le fruit de ce sacrifice,
ne sera pas sans mérite. Cependant, les promesses
faites ne profitent qu’à celles et ceux qui les
écoutent et n’engagent qu’eux ! Ce qui sous entend
que l’auteur se garde de donner des conseils et ne cherche
pas à condamner les personnes qui auraient une
autre vision sur le sujet tel qu’il est présenté
ici. Son avis n’est pas absolu, formel ou exact. Il
s’agit d’un regard personnel, d’un point de vue qui
n’engage que lui seul et personne d’autre. De plus,
les avis contraires à cette analyse sont hautement
respectables et peuvent être dignes d’intérêts
dans les limites du respect des uns et des autres et
de leur bien-être. Par le jeu de cet échange,
nous apprenons à mieux nous connaître et
à dépasser toutes sortes de tabous et
toute forme d’hypocrisie en nous plaçons ainsi,
aux premiers rangs de la sincérité.
Cet avertissement implique de ce fait, la réciprocité
du respect et de l’impartialité. Il ne s’agit
pas d’imposer une soi-disant « vérité
», ou de critiquer négativement autrui
dans sa façon de concevoir ou de gérer
la vie dans sa globalité et dans la société
face à son idéal.
Un rappel reste toutefois indispensable.
Le terme spirituel que nous employons dans ce texte,
n’a strictement aucune connotation religieuse. Il représente
simplement, faute de mot mieux adapté, un plan
de conscience.
«L’étendu de ces intérêts
corrélatifs est aussi une question importante.
Il est rare en effet, que les centres d’intérêt
de deux personnes soient identiques et qu’elles leur
accordent la même valeur. Chacun de nous a sa
propre échelle d’attirance dans la vie. Nous
pouvons très facilement sur un plan général
d »terminer nos intérêts majeurs
dans la vie et énumérer dans l’ordre décroissant
ceux qui nous attirent le moins. Ceux qui ont de chance
et ont une vie mentale réduite ne peuvent dépasser
une deuxième classification.
Concernant les époux, il est
bien naturel qu’ils trouvent un centre d’intérêt
majeur dans l’aspect biologique, ces influences subtiles,
intangibles qu’ils ressentent du simple fait de la différence
de polarité sexuelle. En outre, devraient exister
les principaux facteurs du lien intellectuel, tous ces
éléments qui, avant le mariage, étaient
les intérêts les plus appréciés
dans la vie.
Il se peut que tous ces intérêts ne soient
pas pareillement partagés, mais si ceux qui ont
notre prédilection le sont, alors le bonheur
conjugal est solide. La compagnie conjugale existe seulement
à travers ces intérêts majeurs.
En fait, il est pratiquement impossible psychologiquement
– et cela n’est pas indispensable pour assurer l’harmonie
- de partager tous les intérêts de l’autre.
Il y a certains intérêts qui sont évidemment
rattachés aux inclinations sexuelles, des intérêts
liés à la nature féminine, et d’autres
qui sont enracinés dans les impulsions masculines.
Ces différents intérêts sont naturels
et non incompatibles, car aucun des partenaires ne compte
pas sur l’autre pour les partager pas plus qu’il ne
recherche la compagnie de l’autre en eux.
On peut faire un test pour voir si la
vie conjugale est possible. Si un homme (ou une femme)
étudie sans aveuglement sa compagne et voit en
elle ces traits et qualités intellectuelles et
spirituelles qui pourraient l’intéresser dans
un autre dans un autre homme, alors, il existe un lien
autre que le sexuel. Si un homme ou une femme, n’affiche
aucun intérêt pour les goûts de l’autre,
l’unité de leurs intérêts est excessivement
fragile. Si une personne a une prédilection pour
la recherche scolastique, l’histoire de la littérature
et trouve stimulant de parler de ces sujets avec une
autre personne de son sexe, faudrait naturellement que
son conjoint ait les mêmes tendances culturelles
générales, car, si ce n’est pas le cas,
la simple attraction sexuelle ne pourra pas combler
en permanence la différence intellectuelle existant
entre eux.
Pendant la grande dépression
des années 30 (aux Etats-Unis), il y eut une
augmentation alarmante des divorces. Les crises de toutes
sortes révèlent toujours les faiblesses
auparavant non apparentes, car elles frappent ordinairement
au plus haut degré ceux qu’elles affectent. Quand
la pression extérieure n’est pas rigoureuse,
les querelles de ménage peuvent être éludées
en recourant aux intérêts qui laissent
à l’arrière plan la discorde.
Quand deux personnes étrangères l’une
à l’autre par leur tempérament et leurs
intérêts, ne peuvent plus se libérer
de la compagnie de l’autre pendant les heures de détente,
où elles s’adonnent à leur passe-temps
favoris respectifs, la seule issue pour elles, consiste
à rompre la contrainte, ce qui entraîne
des conséquences sérieuses. Il y a quelques
années, la réduction des revenus et le
chômage rapprochèrent, comme ils auraient
dû l’être pendant des années, des
milliers de couples, mais la séparation originale
avait été causée par une différence
extrême au niveau des intérêts :
en conséquence, la vie commune obligatoire fut
abrégée, et ils vinrent ajouter soudain
au nombre croissant de divorces.
Durant cette période des années
30, la clameur publique attribuait la principale cause
de ces divorces à une prodigalité excessive,
en particulier au moment où l’économie
et l’épargne constituaient un besoin vital. Dans
la majorité des exemples, ce tollé général
visait seulement à éviter que la vraie
raison ne soit entendue. Bien que la prodigalité
ne soit pas, dans la plupart des Etats-Unis, comme dans
la plupart des pays du globe, une cause valable et suffisante
pour divorcer, elle a été présentée
par les hommes comme par les femmes, comme la cause
y contribuant, même à des époques
prospères.
Dans l’analyse de la plupart de ces
cas où les dépenses excessives sont présentées
comme la source du divorce, il est habituellement prétendu
que la prodigalité consiste à poursuivre
un intérêt constructif à tous égards,
et le plus souvent au niveau culturel, mais non jugé
comme tel par le plaignant. En d’autres termes, les
maris se lamentent sur les gaspillages de leur femme
pour payer les droits d’adhésion à des
clubs de théâtre ou de musique, ou à
des organisations culturelles vouées à
la connaissance des arts et auxquelles chaque membre
doit payer des droits. Ceci s’explique par le fait que
les maris n’ont pas d’inclination pour ces questions,
alors qu’eux-mêmes dépensent souvent une
somme identique ou supérieure pour des plaisirs
qu’ils jugent nécessaires dans la vie. Les épouses,
en retour, reprocheront souvent leurs maris de jeter
de l’argent par les fenêtres – ce qui leur semble
ainsi du fait de leur vision limitée et d’un
manque de compréhension intellectuelle – au motif
qu’il dépense deux ou trois euros par mois pour
une série de leçons sur la philosophie,
les arts et la science.
La femme, en pensant en termes de pouvoir
d’achat de l’argent pour satisfaire ses propres préoccupations,
entièrement différentes, ne peut apprécier
le plaisir sincère que son mari tire d’une dépense
insignifiante. Les maris ou les femmes dont les valeurs
dans la vie sont uniquement matérielles, essaient
de soumettre tout ce qu’ils achètent ou détournent
de l’investissement à une analyse rationnelle.
S’ils ne le peuvent pas, ils parlent alors de gaspillage.
Ils considèrent que le savoir ou la connaissance,
s’il n’est pas immédiatement convertible en euros
ou en centimes d’euros, est une dilapidation des revenus.
Cependant, en sortant d’une représentation théâtrale,
ils ne peuvent pas plus invoquer un investissement,
mais seulement une satisfaction personnelle. Ils n’arrivent
pas à saisir la similarité entre la joie
que l’étudiant en musique, en art ou en philosophie
reçoit grâce à sa dépense,
et celle qu’ils tirent d’une représentation de
théâtre. Les objections aux recherches
culturelles qui ne risquent pas de compromettre les
ressources du foyer nécessaires aux dépenses
de base, sont des signes d’incompatibilité ».
Nous reprendrons notre analyse dans
les prochaines parties. En effet, elle en comporte plusieurs.
S’agissant de la famille, nous ne pouvons laisser sous
le boisseau le fil conducteur qui permet d’éclairer
les principaux éléments qui font de la
cellule familiale, le poteau central de la société
d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
RV/tr/fr 02/2005 (1ère Partie)
La
Suite (2eme Partie)