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L’HONNÊTETÉ CONTRIBUE-T-ELLE À LA RÉUSSITE SOCIALE ?


Selon la majorité des gens, l’autosuffisance ou le bonheur, fut toujours une question d’adresse et de maîtrise. Pour d’autres, au contraire, la filouterie, la magouille sont une occasion pour réussir dans la vie. Une bonne diction, des références académiques, la compétence professionnelle semble, par exemple mieux convenir à toutes autres sortes d’atouts pour jouir une certaine tranquillité d’esprit, également pour être accepté par une société qui se veut dynamique. Ceci vu uniquement dans le domaine de la profession. Certainement, Il existe d’autres moyens honnêtes pour y parvenir. La politique, l’économie, la philosophie religieuse, l’art, les sciences proposent, aussi, des possibilités afin que l’homme s’assure une dignité au milieu des tumultes que la modernité lui contraint de supporter et ce, en dépit des normes que la société exige d’observer. Notre vie de tous les jours en serait ainsi adaptée sans véritable choix. Cependant, il est clair que la politique comme de la religion, n’ont pas toujours permis à l’homme de bénéficier de longues périodes fastes loin s’en faut l’histoire relate qu’il en était bien ainsi. L’obscurantisme à travers les âges, par exemple témoigne que des atrocités ont été commises par l’homme soit en référence d’édits ou au nom des causes la plupart sans réelle valeur, sans nécessité. De même, l’idéologie politique a été prise en aversion en montrant ses dérives dues à un totalitarisme sans égard, outrancière, qui domine aujourd’hui par l’esclavage économique. Elle a tendance à pérenniser, et les erreurs d’hier voient le jour en ce début du vingt et unième siècle sous un angle tragique lourd de conséquences. Toutes ces formes d’injustice et de désordre social ne reposent que sur des intérêts particuliers.

Dans sa globalité, l’homme se livre à des comportements agressifs, violents et dans ces moments d’accalmie il est bon et doux. Ce paradoxe s’explique par une sorte de besoin de transformation vers un état supérieur. Des erreurs d’appréciations sont donc, de ce fait, inévitables pas pour autant qu’elles soient acceptables, dans l’accomplissement de ses tâches pour atteindre une maturité certaine. Comme les plantes, les animaux, les planètes chacun suit inéluctablement les cycles de progression de la Vie. Toutes oppositions à cette loi universelle caractérisent l’inconstance bien que l’homme devrait maintenir sa vigilance et combattre les choses qui lui dictent souvent d’accomplir le contraire, celle une ligne de conduite en apparence favorable vers une prise de conscience.

Mais d’abord, qu’est-ce qui favorise l’épanouissement de l’être ? On pense à la morale, aux normes d’éthique, aux vertus, telle la créativité, le positivisme ; bref, on présume que le fait de respecter simplement les conventions sociales, comme le sens commun, c'est-à-dire l’opinion générale, suffit à qualifier un individu d’homme responsable, sinon sensé et respectable. C’est une assertion plausible, mais jusqu’à un certain point seulement.
Dans les pensées écrites précédemment, il a été dit à plusieurs reprises que nous nous comportons le plus souvent de manière instinctive, que la plupart du temps, nous agissons avec automatisme telles que les stimulations extérieures nous y suggèrent d’accepter. Le bonheur présent ou futur en est forcément lié. Partant de cette impression, notre vie personnelle, serait purement mécanique, une réaction psychologique mais qui façonne notre existence, puisque nous ne nous donnions pas la peine de contrôler ces « stimulus » étrangers ou extérieurs à notre conscience objective. De par cette attitude, notre bonheur en dépendra, à bien des égards.

Un voleur n’aime pas être volé et ne trouverait pas juste qu’on lui prive ce qu’il chérit par-dessus tout, pour son contentement. Il a donc une notion de valeur du bien. En l’occurrence, au mieux, la sienne. Au cas particulier, il s’y conforme avec un intérêt personnel, plutôt attentif. Par exemple, personnellement, le voleur est capable d’encourager l’interdiction du vol ce qui est une contradiction aux yeux des règles d’une société organisée.
Lorsque nous parlons des autres, c’est toujours à cause de ceux-ci que nous sommes malheureux, les autres, encore les autres et toujours eux, ainsi de suite. En fait, nous pensons à nous-mêmes qu’il s’agisse de mécontentement ou de joie. Nous pensons en réalité à nos préoccupations personnelles. Si c’est bien les autres qui contrôlent notre vie, à quoi servirait alors de prendre une initiative personnelle quelconque pour créer quelque chose? Il est tout aussi ridicule de croire, que tout le monde nous en veut, sachant que nous ne savons pas exactement comment les causes réelles de nos difficultés ont-elles pu surgir. A l’inverse, si nous adhérons à la protection personnelle d’une manière absolue, nous agissons aussi à la faveur des autres dans la mesure ou cet acte personnel est considéré par l’éthique sociale comme acceptable. L’individu n’a jamais été contre l’éthique, mais s’y opposera avec résistance si, ces « autres » se conduisent en sa défaveur. Nous sommes tous favorables à l’existence du bien et nous lui accordons la valeur qui lui revient. De plus, nous encourageons l’honnêteté, comme nous sommes prêts à décourager les excès qui nous rendent instables psychologiquement et physiquement. Si les membres de la société ne peuvent entièrement se contenir de ses penchants négatifs, c’est tout simplement parce qu’aucune discipline personnelle n’a été pratiquée, cela entre autre, en raison de l’éducation reçue ou d’un caractère dû à une déconcentration des idées constructives dont le mental a de la difficulté à ordonner.

Si l’éthique décline aujourd’hui, c’est à cause essentiellement d’un laisser aller ou de faire, tout ce qui pourrait nous satisfaire dans un immédiat sans réflexion préalable. Psychologiquement parlant, cette permissivité a des effets destructeurs tant dans la société, qu’en ce qui concerne l’éthique elle-même. Ainsi, socialement, il se crée une autre forme pervertie de l’éthique où chacun tente de faire ce qu’il veut, ce qui lui passe par tête pour se faire plaisir. C’est ce qui entraîne la montée de l’individualisme avec ses conséquences à une si grande échelle actuellement. Chacun est préoccupé par ses propres intérêts et ceci s’étend au niveau mondial bien entendu. Par exemple, pour profiter d’une vie paisible, souvent, nous nous efforçons d’égaler ou encore nous chercherons à dominer notre voisin et entrer dans une compétition effrénée, dans un système de référence. La grande galère économique dans laquelle l’homme moderne tente d’évoluer en est le triste exemple.

Tous ces désirs humains démesurés, incontrôlés et primitifs, sont malheureusement considérés aujourd’hui comme progressistes parce qu’ils laissent croire que la « fin justifie les moyens ». Une phrase tendancieuse soutenue par l’éthique actuelle, si on peut appeler cela « l’éthique ». De plus, la société moderne récuse que nous ne devons pas seulement orienter nos objectifs vers un but abstrait. Comme l’honnêteté, et tous les autres vertus qui sont, selon cette société, des moyens faisant obstacle au progrès des affaires et peut-être même des activités scientifiques, de la recherche, de la technologie et de l’homme. Pourtant, nous avons en mémoire les causes qui ont fait basculer les civilisations passées vers leur déclin, plus précisément jusqu’à leur perte totale !

S’agissant de l’ignorance, celle-ci n’est pas perçue dans toute sa dimension. En fait, lorsque nous parlons d’ignorance, on pense généralement à des futilités comme une information manquée, l’actualité sur les évènements. En ce qui concerne la connaissance de la vie avec ses principes fondamentaux c’est bien autre chose. Tout le monde ne sait pas tout ! On se fie plus aux aberrations des chroniques de l’histoire, qu’à l’évaluation des causes et ses effets qu’ils ont sur nous. L’éducation, scolaire ou académique, reste rationnelle non pas pour éviter les désagréments d’une méconnaissance aiguë des arts, de la technique, des sciences ou de la culture en général, mais, simplement pour gagner de l’argent et pour prétendre qu’on ne baigne pas dans un océan d’erreurs et d’ignorance au pire, pour épater la galerie.

Nous savons par exemple que les peuples anciens étaient très proches de la Nature à côté de cela, ils connaissaient les lois qui la régissaient. Si les conquêtes et les colonisations d’autrefois étaient moins brutes, intéressées et répressives, nous aurions eu aujourd’hui plus de preuves tangibles des connaissances du passé, que des soi disant légendes, mythes ou croyances qui eux font preuves d’illogisme. Cela aurait évité « l’étiquetage » de nos aïeux, de nos aînés comme étant de fervents adeptes de l’idolâtrie et des superstitions réduit à des abrutis primitifs. Heureusement, peu à peu, la rétrospective se fait au regret de quelques septiques qui ne demandent qu’à voir, bien que quelques fois, ils refusent intentionnellement ce qui est indubitablement évident.

Les circonstances sont la résultante de l’action. Mais qu’est-ce que l’action ? Lorsque nous exécutons un ouvrage quelconque et quelle que soit la manière dont on s’y prend, il s’en suit inévitablement un effet appelé la « conséquence de l’action ». Cet effet est donc le résultat attendu, de l’action première : la cause. Il en est de même de l’action de la pensée. Quand celle-ci est définitivement mise à l’œuvre, elle se projette dans un espace – temps pour atteindre son but. Exemple un caillou jeté en l’air, tombera coûte que coûte là où il était dirigé ! Cette subtilité mécanique de l’esprit se retrouve dans l’univers de la psychologie. Utilisée à des fins malhonnêtes, elle génère le désordre mental qui se matérialise à son tour et ce désordre nous le côtoyons tous les jours. Or, nous étions convaincus au départ, d’après nos considérations personnelles, que psychologiquement, ce que nous faisions et pensions était juste, logique et bon.

Ce qui mène à la filouterie, au calcul, à l’abus c’est d’abord le manque de confiance en soi, à sa propre nature, également envers autrui. Lorsqu’il s’agit des autres, on se réfère à une expérience personnelle et particulièrement négative. Celle-ci renvoie une sorte de responsabilité vers un individu ou un groupe de l’espèce refusant d’accéder à des principes à nos yeux bénéfiques. Car on ne peut juger ni accuser une expérience que nous n’avons jamais vécue. Nous nous heurtons à cette opposition parce qu’elle nous ne procure aucun intérêt direct et le plus souvent spontané aussi, par méconnaissance des tenants et des aboutissants. En d’autres termes, cela veut dire que les autres agissent forcément avec l’intention unique de rendre notre vie impossible ou de nous refuser, de violer un bien personnel quelconque, qu’il soit intellectuel ou matériel.

Nous pensons, unilatéralement que la réussite c’est l’acquisition de richesse, de renommée et de pouvoir. En pensant de cette façon, nous croyons que la vie matérielle prime sur l’être réel que nous sommes. Assurer une stabilité matérielle et financière afin de subvenir aux besoins immédiats de l’existence, fait et doit faire partie de notre mission dans la vie. Cette stabilité maintient le processus de régénération, la continuité harmonieuse de notre existence, donc ce souci particulier est non seulement nécessaire mais également légitime. Toutefois, comme le disait un sage oriental : « le progrès matériel seul résout des problèmes, mais en crée un autre… »
Bien sûr, partant de ce point de vue, il n’est pas rare de rencontrer des gens d’une part qui négligent leur condition matérielle d’existence, ils mutilent, mortifient leur corps sous prétexte que la vie physique n’est qu’illusion quand, dans le même temps d’autres, se laissent aller dans la beuverie, l’orgie, l’avarice, le mépris envers ceux qui n’atteignent pas cette déchéance. La soif de posséder davantage encore sans réelle nécessité, histoire de s’embourgeoiser. Il y a le juste milieu dit-on, une expression que nous ne saisissons pas toujours. Simplement, nous l’avons entendu venant de la bouche d’érudits mystiques ou religieux voire des philosophes peut-être même de hauts personnages politiques. En réalité, d’aucun d’entre nous, ne mesure la dimension de cette vision des choses de la vie.
La réussite à deux approches fondamentales. Nous l’avons noté, qu’elle est d’abord légitimée par une aisance matérielle équilibrée, une sorte de confort raisonnable, sans excès. Vient ensuite un développement psychique, mental et une force de caractère qui permettent de « dépasser » les expériences de la vie et non de les éviter comme pour fuir une responsabilité qui nous a été confiée. La fuite, dans la majeure des cas n’évite pas le danger.

Beaucoup de gens pauvres sont heureux, ils dorment la nuit, se nourrissent frugalement, sainement sinon naturellement. Ils portent des habits sans recherche, ils ne possèdent pas de maison, ni de voiture, ils se contentent de sourire, d’aimer et de « flirter » avec la Nature qui les accompagne dans leur rêve durant toute leur vie.
Ils savent qu’ils sont méprisés, qu’on leur refuse le savoir qui, pour le rationnel doit quitter la scène que l’avenir ne leur appartient plus.

Il m’était arrivé de vivre quelques jours en compagnie de gens qui ne connaissaient pas le moindre confort comme l’électricité, l’eau, le lit soyeux, ces habits de luxe et autres. Cependant, leur regard pétillait de joie il exprimait l’harmonie et l’amour simple que tout être devrait développer par-dessus tout.

Voici une petite anecdote sans grande luminosité, un peu naïve même mais intéressante :

Un jour, je m’étais aventuré dans les grands espaces du sud péruvien en Amérique du Sud à quelques centaines de kilomètres d’ Arequipa. Je m’étais proposé ce périple pour me rendre compte de près la magnificence d’un des plus grands canyons du monde dans la continuité des chaînes montagneuses des cordillères des Andes. Parti au milieu d’un après-midi ensoleillé et chaud, le voyage devait durer environ quinze heures. L’arrivée fut prévue autour de huit heures du lendemain matin. Arequipa est une charmante ville du Pérou méridional, le climat y est agréable un peu moins de vingt degrés en moyenne. Je pris donc le bus voyageur dans lequel se trouvaient en majeure partie des indiens aux allures tranquilles. Vêtus de leur poncho traditionnel, ils remplissaient les lieux rapidement et sans état d’âme particulier. Ce bus n’était pas des plus luxueux, je pensais effectuer ce voyage avec un certain plaisir occidental en exigeant un minimum de confort. Ces indiens, habitués à mener une vie difficile et austère, ne s’imposaient pas de fioritures apparentes. Quant à la qualité nécessaire du voyage en commun cela ne devait être pour eux qu’un détail parmi tant d’autres. J’étais mêlé aux odeurs et aux senteurs multiples de victuailles, d’affaires que je me refusais d’identifier. Depuis ma place, parfois j’étais gêné par le manque d’aération, je devais m’associer à l’impossible, me contenir et accepter l’insupportable du moins ce qui dû l’être en ce qui me concerne. Sans un mot, dans un silence idéal chacun vaquait dans ses pensées. A mes yeux, ces indiens avec qui je partageai ce voyage, n’étaient ni riches, ni pauvres s’il fallait se fiait à leurs aspects extérieurs. D’ailleurs, je les voyais toujours plongés dans un inexplicable introspection. A quoi pensaient-ils j’avoue l’ignorer totalement. Pourtant, je m’avance à penser que le fait qu’ils étaient constamment en contact avec la nature si belle et parlante du Pérou, favoriserait ce retrait sur soi-même. Que cela ne tienne, j’arrêtai là ma spéculation.

Après quelques heures de route, nous laissâmes derrière nous un décor moderne qu’offrait Arequipa. Tout est à présent donné place aux mille surprises des voyages à travers le temps et l’espace et c’est bien le cas de le dire. L’étrangeté de ces espaces me fascinait parce qu’il n’y avait rien à commenter pour que ma conscience soit « purgée » de mes critiques faciles sur un pays que je ne connaissais pas.
Progressivement, nous traversons des étendues désertiques par moments angoissants car une panne suffirait pour nous clouer quelque part dans cet l’infini et interminable horizon pendant des heures.

A mon grand désespoir, je m’aperçu que plus les heures passaient, plus nous entrâmes dans les mystères d’une nuit très fraîche. Certes, l’altitude expliquait ce changement de température qui m’était moins agréable. C’est certainement par mesure d’économie de carburant que le chauffeur n’osa mettre davantage de chauffage dans le car. Finalement, je m’invitai à me poser la question si je n’aurai pas mieux fait d’opter pour un autre moyen de transport, car c’est avec peine que je m’accrochais à ma logique tendance d’être déçu de mon choix quant à la commodité que devait requérir un tel périple.

Ainsi, frustré par mes hésitations face à mon jugement hâtif, j’orientai sans peine ma réflexion sur la température qu’il y avait à l’intérieur du bus cela me tenait plus à cœur, parce que je désirais un peu de chaleur. En effet, plus nous roulions, plus nous prenions d’altitude. Ironie du sort, j’étais assis près d’une fenêtre qui ne pouvait se fermer correctement. L’air gelé de l’extérieur se frayer un passage entre les jointures rouillées de la fenêtre, usées par le temps. La seule rançon que j’obtins de la place que j’avais choisie fut un paysage magnifique, magique même. C’est vainement que j’essayai de me protéger de ce filet d’air qui cisailler mon visage avec le rideau lui-même jauni comme presque souffrant et indifférent à la mienne. C’est avec une grande hésitation que j’osai enfin regarder par la fenêtre. J’observai la neige me narguant avec sa beauté immaculée, séduisante mais vengeresse. Elle paraissait, moqueuse de me voir grelotter, frigorifier ici, dans un intérieur au milieu de gens indifférents à ma détresse. Je supporte à peine le froid. En revanche, mon voisin exerçait sa chaleur comme tant d’autres dans le bus. Je fini par oublier l’inconfort et les effluves malodorants, ainsi que ces senteurs épicés pulvérisés par tous ces produits alimentaires ou autres effets secs et humides. Ces mélanges odorants m’étaient inconnus, je finissais par les oublier. Seuls mes rêves se reposaient en des lieux où la chaleur pouvait dominer, une pièce chaude, un lit confortable, une tisane revigorante, bref, tout y passait dans ma tête. Mes yeux qui ne pouvaient pas se fermer, la température à l’intérieure frisait là peine les dix degrés.

L’indien qui se trouvait à ma gauche dormait à poing fermé. Je n’arrêtai pas de le dévisager et de constater à quel point il ne se préoccupait pas de l’inconfort, il était vraiment loin de mes soucis. Probablement, ce qui l’intéressait c’est d’arriver à bon port. Je saisissais un peu de la chaleur de mes voisins de route, mes complexes de « supériorité » s’amenuisaient au fur et à mesure que la nuit elle-même avançait. Je m’offrais comme réconfort sa neutralité que j’osai qualifier de rude, presque injuste. J’avais endossé un manteau de montagne dans lequel je glissai mes mains sous les bras en les croisant. Dans cette posture, mortifiée à mon sens, je n’espérai qu’une seule chose avoir chaud. L’état de la route participait avec complicité, malice aux aléas du voyage aux antipodes. Nous roulions à peu près à soixante kilomètres à l’heure, souvent moins en raison des nids de poules parfois importants, il y en avait quatre cents à parcourir ! Par moment, on se croirait sur un navire tellement ça tanguait. Soudain, après une dizaine d’heures de route, le bus s’arrêta en plein désert où aucune âme ne semblait pouvoir y vivre. Je fus plus surpris lorsque je vis mon voisin s’agiter rassemblant ses bagages, disons un ensemble de paquetage et il débarqua, empressé, pour aller je ne sais où ! Il n’y avait rien aux alentours pas une maison aucun refuge aussi loin qu’un regard inquiet pouvait retenir. Mais l’indien lui, savait probablement où il devait aller. Tandis que j’errais dans mes suppositions, je fini par regretter son départ car sa présence fournissait les soupçons de chaleur que distribuaient « en cœur » les autres occupants du bus.

Nous arrivâmes au petit matin dans une petite bourgade tranquille où des gens s’empressaient de se rencontrer, d’accueillir leur famille ou leurs amis. Chacun s’affairait pour débarquer ses bagages. Le quartier de la gare routière se vidait peu à peu et je me suis retrouvé comme une âme en peine seule abandonnée. En ce qui me concernait, personne ne m’attendait. Il était convenu pourtant, avant mon départ d’Arequipa qu’une personne se serait proposée de me diriger afin les choses se passent dans les meilleures conditions possibles. J’ai dû emprunter mes connaissances rudimentaires et médiocres de la langue espagnole bien que tous les gens ici ne la maîtrisaient pas. En effet, c’était la langue quechua, des indiens, qui est la plus usitée dans cette localité. Mais tout s’arrangea au bout de quelques minutes et mon séjour se passa comme un rêve d’enfant !

C’est plutôt une histoire classique néanmoins elle renferme une sorte de moralité celle d’accepter la simplicité, l’humilité, la tolérance et le courage. Dans la foulée, j’aurai pu condamner les gens, les conditions du voyage, le pays et le froid. En somme, j’aurai pu aisément attraper froid et là encore, la maladie contractée, j’aurai accusé le monde entier tout en ingurgitant des médicaments plus ou moins agressifs pour mon corps et il en serait ainsi pour toutes les expériences que j’aurais vécu en bien comme en mal.

Tous ces détails laissent croire qu’ils n’ont aucun lien avec l’honnêteté. Que la réussite dans bien cas tient parfois à une simple ligne de conduite, une discipline personnelle en quelque sorte. Le « piston » ou le coup de pouce n’est pas condamnable si, par exemple nous recherchons un poste de travail dont nous serions capables d’assumer les responsabilités que cela impliquerait. Egalement, si l’entrepreneur est de même à la recherche d’un employé compétent, non un farfelu qui mettrait en péril la vie de l’entreprise. L’entrepreneur qui engagerait une telle personne sans réelle expérience, ni qualification requise, ne serait pas dans ces conditions réaliste ni prudent.

La tricherie est une action dangereuse. Elle est la sœur des autres vices qui sclérosent la vie en société. Elle favorise ces réactions en chaînes qui pourrissent la vie individuelle et au bout de cette chaîne, personne n’est en définitif gagnant.
En revanche, l’honnêteté préserve la vie communautaire même si en dépit des apparences seules les innocents en font les frais de ses exigences.
Comme toujours, nous devons nous référer à l’ordre qui régit le fonctionnement de la nature. Celle-ci ne triche jamais, nous récoltons toujours ce que nous avons semé !

Tôt ou tard, cette moisson se fera à l’heure prescrite, au jour, à un moment qui ne sera jamais décidé par l’homme. Qu’il s’agisse de punir, ou de récompenser d’avoir compris une leçon car une telle décision n’est prise que pour le bonheur de tous !


RV Tiflet (Maroc) 9 février 2004

 

 

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