Sans le vouloir, il nous arrive souvent de porter atteinte
à la liberté d’autrui. Parfois même,
nous poussons notre volonté au point de lui causer
de la souffrance sans pour autant avoir l’intention
de la provoquer. Cette conduite entraîne notre
ego ou notre individualité à ne rechercher
que des intérêts personnels.
Cette tendance incite également l’ego (c'est-à-dire
le « moi » ou le « je ») à
s’affirmer pour sa propre renommée en essayant
de défendre, toujours légitimement, ces
intérêts ou ces profits et de toutes sortes.
Avec nos convictions, nos désirs et nos croyances,
nous avons l’audace d’inviter notre entourage à
accepter de gré ou de force, notre position sociale,
notre idéal ou nos opinions. Nous déclarons,
nous agissons et assurons que notre comportement est
en accord avec le sens commun des choses ainsi, de cette
manière, nous affichons que nous avons du bon
sens. Mais le bon sens serait plutôt une conception
tout à fait relative. Elle a pour réalité
une sorte d’ébauche tirée à partir
de ce sens commun ou d’une habitude étant purement
conventionnelle. C’est l’adaptation d’un fait, d’une
mentalité, d’une idée à un certain
moment précis d’une période donnée.
En d’autres termes, il est permis ici d’avancer que
la circonstance est de caractère transitoire.
C’est pourquoi, au fil des siècles, les «
choses » comme les idées et les mentalités
changent. Avec ce raisonnement, nous désirons
rester comme des repères et bien qu’isolés,
nous voulons être considérés comme
étant le centre de gravité de l’éthique
et de la morale.
En tant qu’individus, nous nous opposons fréquemment
et involontairement aux espoirs, aux droits et à
la dignité des autres. Pourtant, nous concevons
en toute légitimité que notre voisin a
aussi les mêmes droits et privilèges que
nous, qu’il doit en jouir en sa qualité de citoyen
ou plus exactement d’être humain dès l’instant
qu il assume ses obligations.
S’il est logique de créer une institution pour
« réguler » les imperfections les
injustices de toutes natures de la société,
nous ne sommes pas pour autant investis d’une autorité
quelconque, pas plus que nous avons le droit de justifier
que tous les désirs qui différent des
nôtres soient fatalement néfastes ou compromettent
inéluctablement notre tranquillité. De
même, nous ne devons pas considérer qu’une
idée ou une position différente sera une
position de force. Libres nous le sommes, mais si nous
alimentons de telles idées dans la vie, inévitablement,
nous nous exposons à de graves difficultés
d’existence mutuelle. Nous mettons en avant notre instinct
agressif et animal bref, ce serait se placer au même
niveau du règne inférieur des éléments
dont est composée la nature. En entretenant de
cette façon notre vie dans notre milieu immédiat,
nous pouvons dire sans complexe que nous sommes partisans
de ceux qui pratiquent l’intolérance, bien qu’en
apparence, nous adhérions aux nobles activités
que la société essaie de réaliser.
La pratique de l’autodiscipline sur nos émotions,
développer notre faculté de discernement
dans les méandres de nos désirs, sont
ces aides précieuses pour retrouver une vie de
Paix et bien entendu d’Amour. Nous ne pouvons pas juger.
Pour respecter la liberté de chacun, il est dans
notre intérêt de sacrifier certains de
nos désirs en mettant en œuvre nos obligations,
en acceptant nos droits et en essayant de réaliser
notre idéal. La société serait
sans aucun doute moins cruelle et plus juste. C’est
en contrôlant nos émotions que nous apercevons
de l’inutilité, de l’inefficacité de la
vengeance, de sa relativité et de sa superficialité,
quelle en fut été la violence des affronts
subits. Sinon, nous avons satisfait uniquement notre
ego.
Les efforts de la collectivité doivent être
respectés. Les critiques négatives, toujours
faciles, faites à tort ou à raison, pour
« justifier » notre bonne foi laissent derrière
elles ces amertumes le plus souvent irréparables
voire des situations tragiques et hélas, extrêmement
douloureuses pour l’être! Ces critiques, ne révèlent
qu’un état d’esprit peu développé,
il dénote une ignorance profonde et une maladresse
désespérante. Cette fébrilité
intérieure est une conduite qui aboutit toujours
vers la lâcheté et la malhonnêteté.
De ce fait, nous pouvons affirmer que nous sommes les
véritables causes de nos propres malheurs soit,
par acte d’omission ou de commission. Comment, dans
ce cas, se qualifier d’homme de bonne volonté
? Il semble que l’honnêteté, et la confiance
en soi permettent de lutter contre cet état inharmonieux
et repoussant de l’individu. Parce qu’au-delà
des frontières du possible, il y a ce que nous
détestons tous le plus : «LA GUERRE»
Chacun d’entre-nous sait que tout être humain
choisit le mode de vie qui répond à son
idéal ou qui semble lui convenir. Ce privilège,
s’il faut l’appeler ainsi, est inviolable. Tant que
l’individu méditant œuvre pour le bien de sa
collectivité ou de son environnement, ou tout
simplement celui de l’humanité, nous lui devons
respect et honneur et, cet élan de solidarité
mérite l’encouragement. N’est pas digne d’être
appelé « homme de bonne volonté
», celle ou celui qui s’élève hautainement
en affichant sa médiocrité tout en vociférant
qu’il (ou elle) détient la « VERITE »
parce qu’il (ou elle) utilise les seuls meilleurs moyens
qui mènent à la Paix. Ces personnes sont
des idéalistes des vestibules, des fanatiques
! Des fanatiques qui exhibent leur lacune en montrant
du doigt autrui au travers duquel elles échafaudent
une image ou un personnage qui n’est autre que l’ombre
d’elles-mêmes. Toujours et encore, elles cultivent
leur orgueil avec des accusations comme pour s’innocenter
d’une conduite subtile mais destructrice. Ce qu’elles
n’accepteraient pas pour elles-mêmes ! Ces personnes
sont les pires ennemis de la Sagesse et de la Paix !
Ainsi, ne chercher que sa liberté, c’est vouloir
exercer sa volonté sur les autres par crainte
de perdre ses intérêts et ses privilèges.
Nous pouvons être tolérants, à
condition de reconnaître les différences
entre les humains qui font l’Unité de nos véritables
perspectives et de notre nature humaine. Cela au service
d’une Vraie Paix entre les communautés basées
sur un langage compris que par un cœur aimant et tolérant
!
Ce n’est qu’en maîtrisant ces éléments
destructeurs enfouis aux confins de nos pensées,
en exigeant de nous-mêmes cette ferveur de vouloir
œuvrer sans relâche pour la tolérance,
en éliminant de notre esprit ce désir
oisif et obsessionnel d’être un centre intérêt
en oubliant tous ces êtres qui nous entourent
et qui, pourtant participent directement ou indirectement
pour notre bien-être, que certainement nous aurons
éliminé les causes essentielles de la
guerre.
Alors seulement, nous aurions fait un grand pas sur
ce chemin ardu de la vie vers ce que nous appelons aussi
le progrès !
Si c’est avec fierté et assurance que nous osons
qualifier ces actions ou ce combat de légitime,
osons également réparer nos imperfections,
notre faillibilité.
Enfin, nous pourrons sans ambiguïté donner
vie à ce refrain employé sans cesse et
sans trop de conviction : « LA BONNE CAUSE »
!
RV Le 8 mai 1993