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VOUS PRESENTE SES PENSES A VOUS DE COMMENTER |
Les
pensées du mois de Mars-Avril 2005
La Famille
(2eme Partie) |
Il est à espérer que vous ayez une certaine
idée de la pensée que nous avons bien voulu
vous communiquée dans la première partie
du sujet consacré à la famille. Vous pouvez,
et c’est en votre honneur, avoir de bonnes raisons de
rester sur vos réserves ou d’envisager autrement
votre vie, car quiconque en fait, n’est susceptible de
faire à notre place ce qui semble ou est réellement
juste pour soi-même. Nous avons toutes et tous une
opinion, un point de vue personnel concernant les valeurs
humaines tant sur le plan de la morale, de l’éthique,
que dans le domaine de la philosophie pratique. L’opinion
générale ne devrait être qu’un repère,
un indice, faute de maîtrise, nous dépendons
alors d’elle la plupart du temps et nous en faisons une
loi qui doit ou devrait être observer, à
défaut, par tous !
D’autre part, nous complèteront
notre présente réflexion par celle de l’éducation,
un thème, dont la première partie a été
déjà écrite (voir le sujet du même
nom).
La philosophie pratique, en tout cas, celle à laquelle
nous nous référons à plusieurs reprises
à travers ces lignes et qui vous est présentée
uniquement pour servir de support de réflexion
personnelle, ne suggère nullement une « bonne
» manière d’appréhender les aléas
de la vie. Comme nous ne cessons de le répéter,
il s’agit simplement d’un échange, d’un partage
et non d’une proposition dogmatique d’un principe de vie
«codé ou arrangé», d’une doctrine
à suivre parce qu’il serait la vraie, la seule
et unique « VERITE ». C’est la raison pour
laquelle, que nous n’hésitons pas de « rabâcher
» que la vérité, s’il y en existe
une, serait forcément relative, puisque la conscience
de l’homme évolue en permanence avec une perception
changeante du mental face aux circonstances.
Nous voulons faire remarquer
par là, que nous nous plaisons dans des formations
mentales deviennent - au fur et à mesure des circonstances
et des évènements que nous vivons - notre
réalité, une espèce d’actualité
qui nous arrange bien, mais qui n’est toutefois pas nécessaire.
Cependant, les « choses » restent elles-mêmes
telles qu’elles le sont. En d’autres termes, nous nous
créons inconsciemment les causes, des situations
parce que désirons, au fond de nous qu’elles en
soient ainsi. Ces « choses » ne correspondent
pas à leur nature véritable pourtant, souvent,
ils façonnent notre existence.
Dans le quotidien, cela
a pour résultat des drames parfois difficilement
surmontables, ils sont douloureux, ils peuvent nous inciter
à commettre l’inexplicable pour ne pas dire l’inacceptable.
Nous avons tous rêvé
de voler dans les airs et le plus haut possible ceci,
afin de dominer le temps et l’espace. Mais, comme l’oiseau
tant envié, nous sommes presque esclave de ce privilège.
De cet envol vers la maîtrise de nos propres capacités
émotionnelles, nous aurions dû nous placer
au-dessus de ces références. Nous aurions
alors suivi, exaltés, l’exemple de celles et de
ceux qui savent dominer depuis les hauteurs de leur âme,
les bassesses de l’esprit qui ne représentent pas,
et de loin, l’élévation de la conscience.
Revenons aux pensées
que les philosophes du passé, mais toujours présents,
ont toujours su révéler:?
La philosophie aux portes du mariage
« L’un des plus grands tourments qu’un être
humain ait à endurer est la domination totale par
un autre être. Que la société, les
conventions et la loi permettent un tel assujettissement
d’une personne à une autre, n’en est pas moins
lamentable. Rien ne dépouille autant la vie que
ces espoirs d’avenir auxquels nous nous efforçons
d’adhérer solidement, que la suppression de nos
tendances psychiques et de nos talents potentiels. Même
si peut-être nous admettons dans notre for intérieur
qu’aucune graine de génie n’a été
semée dans notre âme, nous aimons accorder
de l’importance à ces sentiments que nous avons
fait de l’étoffe d’où jaillit la grandeur.
L’humble travailleur des rues, dont les pensées
se perdent dans les sons qu’il tire de son violon bon
marché a trouvé un refuge dans le monde
de l’émotion intérieure. Aucun génie
absorbé par les tonalités éthérées
émises par son Stradivarius, ne peut avoir une
conscience plus libérée. Refuser à
un autre être cette satisfaction occasionnelle est
le plus grand crime dont on puisse se rendre coupable
; et cependant, des maris et des femmes interfèrent
avec une attitude dédaigneuse dans les manifestations
émotionnelles de leur conjoint. Ils lui refusent
les quelques misérables euros qui rendent possibles
ces joies simples et exquises, ou bien ridiculisent à
grand bruit ces intérêts auxquels il est
plus réceptif, jusqu’au moment où, dans
un réflexe de défense, il les enfouit dans
les recoins de son être où il se transformeront
en rancune et engendreront la haine. Des milliers et des
milliers de foyers sont soumis à ce type d’impérialisme,
un impérialisme né de l’incompatibilité.
A la plupart de ces impérialismes vient s’ajouter
une sottise stérile qui amplifie le caractère
désespéré de la situation car ils
pensent exercer cette oppression dans les meilleurs des
buts.
L’accord entre le mari
et la femme, eu égard aux détails de leurs
intérêts respectifs, n’est pas essentiel.
Si le mari et la femme ont tous deux des penchants artistiques,
et bien que l’un puisse préférer la sculpture
et l’autre le dessin de mode, il règnera une harmonie
de sentiments. Il se peut qu’un homme donne libre cours
à son imagination à travers une activité
inventive, et une femme à travers la création
de petits romans ; et cependant, ces deux intérêts
sont complémentaires, car ils sont inspirés
par les mêmes impulsions. En chacun des deux existe
ce même désir latent de créer, de
faire naître quelque chose qui coïncide avec
l’idéal que son esprit a conçu. Quand cette
chose est réalisée, chacun saura apprécier
la fierté débordante de l’autre. Il doit
y avoir une unanimité de réaction émotionnelle.
Les voies dans lesquelles ces tempéraments sont
attirés, sont en ce qui concerne l’accord du couple,
sans importance. Qu’importe la manière dont l’imagination
désire s’amuser, tant qu’elle n’est pas tournée
en dérision ou mise en échec par une oppression
totale ? Une émotion est une force qui pousse à
l’action. Elle se réalise par le mouvement corporel
ou spirituel. Le moyen employé n’a pas d’importance.
D’autre part, une personne
dépourvue d’imagination peut rendre malheureuse
une autre personne qui trouve la liberté dans les
jeux de l’esprit. Il est des personnes pour savourer la
création d’évènements fictifs ; il
est des caractéristiques et de conditions pour
développer leur monde mental et le transporter
sur les plus hauts sommets inaccessibles par ailleurs.
Elles sont torturées quand leur conscience est
en permanence contrainte à retomber dans la réalité
et à s’y maintenir sous la pression d’êtres
sans imagination.
Il est naturel que les
hommes ayant un tempérament identique à
celui de leur femme, l’expriment de manière souvent
différente. Trous deux peuvent avoir une capacité
créatrice, mais, chez l’homme, elle peut se traduire
par un intérêt pour la mécanique,
et chez la femme pour l’esthétique. Cette différence
dans la manifestation résulte de la nature émotionnelle
générale, propre à chaque sexe.
Un mariage monogame est
impossible – en faisant abstraction du frein social et
des conventions - si le seul lien existant est d’ordre
sexuel. Personne ne cherche simplement à vivre,
mais plutôt à vivre pour une certaine finalité.
L’homme vit parce qu’il trouve dans la vie quelque chose
qui l’appelle avec force, parce qu’il a des désirs
qu’il souhaite satisfaire en vivant. Ceci s’applique pareillement
aux appétits dominants de la nature inférieure
du sensuel et aux idéaux élevés de
ces intérêts. Même l’indifférence,
l’hésitation et l’indolence sont des intérêts,
car ceux qui y sont enclins, y trouvent du plaisir, sinon
ils ne continueraient pas ainsi. En somme, c’est une chance
inestimable pour la race humaine que ses désirs
ne soient pas facilement ou rapidement satisfaits. Les
plaisirs spirituels sont accrus par l’élévation
et le changement continuels de l’idéal vers lequel
l’esprit est aspiré, et les plaisirs physiques,
bien que se raréfiant souvent du fait des changements
physiologiques, sont stimulés par l’imagination
et ainsi conservés vivants.
Lorsque le mariage a été
établi sur la base du seul intérêt
sexuel, il durera seulement le temps que le conjoint représentera
le summum de cet intérêt. . Par exemple,
un homme qui aime beaucoup les roses, visualise la rose
parfaite, dans sa forme sa couleur et son parfum. Cette
image reste en lui à tous moments. Elle ne change
pas tant que l’intérêt pour les roses existe.
Si cet homme reçoit un spécimen splendide,
comparable à son idéal, il ne faut pas s’attendre
à ce que son attirance pour elle se prolonge, même
après que la fleur ait fané. Son intérêt
va la pousser à rechercher ailleurs une autre rose
semblable au spécimen parfait qu’il visualise toujours.
Il en va de même pour un mariage bâti sur
la seule attraction physique. L’intérêt pour
l’attraction physique ne diminuera pas rapidement avec
les années, mais il est lié à l’intérêt
pour l’objet original de l’attraction, car l’attraction
physique, pour un être humain comme pour une fleur,
atteint un zénith. En conséquence, le mari
ou la femme recherche ailleurs l’exemple vivant de l’idéal
physique. Des mariages de ce type encombrent les juridictions
civiles chargées du divorce et font la une des
journaux à scandale. Des intérêts
humains fondamentaux, tels que le sexe, requièrent
toute l’attention de la part de l’homme, mais il est triste
que le seul intérêt mutuel d’un couple porte
sur la sexualité. L’intérêt en soi
persistera, mais en l’espace de quelques années,
il ne sera plus la source de l’intérêt pour
l’autre.
Il peut sembler à
certains que nous n’avons pas pris en considération
la force morale. Ils prétendent que l’attraction
sexuelle peut-être le facteur essentiel et dominant
à l’origine d’un mariage. Elle peut également
être le seul intérêt que chacun trouve
dans son conjoint ; et néanmoins, certains lui
accordent une telle influence que, avec son déclin
de la fascination sexuelle il n’y aura pas de promiscuité
ou de conduite impropre avec d’autres personnes du sexe
opposé. De ce fait, on prétend que les mariages
de cette sorte sont durables car la responsabilité
morale vient s’interposer. Mais ceci est un argument sans
poids, car, dès lors que des valeurs morales interviennent,
il y a, en plus, l’interprétation établie
de toutes pièces par la raison de certaines réactions
émotives et délicates, à notre conduite.
La moralité est
en définitive liée à la vertu, et
la vertu est une sorte de compassion nous poussant à
étendre à d’autres personnes une amitié
semblable à celle que nous attendons d’elles. Des
êtres qui peuvent apprécier réciproquement
de telles obligations morales, même quand l’intérêt
sexuel pour l’autre diminue, ont plus qu’un lien purement
sexuel. Ils ont cette responsabilité morale mutuelle
qui caractérise un intérêt humain,
au même titre que l’amour de l’harmonie des couleurs
ou des sons, ou, en d’autres termes, de la musique et
de l’art. De tels couples, en fait, ont alors des intérêts
mutuels doubles. Lorsque l’aspect physique s’estompe,
l’aspect moral prévaut. Il est évident qu’un
mariage monogame dépend de la combinaison des intérêts
autres que sexuels. L’un de ces intérêts,
en particulier, devrait être culturel ; le désir
culturel ne peut jamais être assouvi et fait toujours
l’objet d’une quête sans cesse plus élevée,
puisque les recherches mentales peuvent se prolonger plus
tard dans la vie que les recherches physiques, et l’union
qu’elles permettent de réaliser est plus grande.
Psychologiquement, l’amour
est égoïste, même s’il est bien souvent
de manière indirecte.
Nous aimons ceux qui aiment ce que nous faisons. Bien
entendu, il ne s’agit pas ici d’amour au sens physique.
Ces amours d’une grande élévation, pour
reprendre les termes de Platon, persisteront bien après
que l’amour sexuel se soit assoupi, et ce sont eux qui
constituent les mariages stables dont dépend la
société.
Les disputes entre mari
et femme au sujet de la direction du foyer, ont été
la cause principale des fissures dans le couple. Bon nombre
de ces conflits proviennent de traditions devenues désuètes
aujourd’hui. Dans le passé, quand la femme faisait
partie du patrimoine de l’homme, peu différente
du bétail dans le pâturage quant à
la valeur que l’homme lui accordait, l’homme était
physiquement et intellectuellement supérieur à
elle. Son avantage physique l’obligea à être
le pourvoyeur, à voyager, à étudier
les phénomènes de la nature, à aiguiser
son intelligence pour mieux tenir tête aux ennemis
et aux éléments. La femme était reléguée
au même rang que les animaux domestiques que la
famille possédait. Elle n’avait aucun avenir, et,
de ce fait, rien ne la poussait à exercer ses capacités
intellectuelles. Elle était à tous égards
inférieure à l’homme. Rien ne pouvait remettre
en question la place légitime de l’homme comme
chef du foyer, seigneur et maître de la maison.
La civilisation et l’âge
des machines ont changé tout cela. La femme moderne
peut, en toute initiative, au sein de son foyer, être
tout aussi au courant que son mari des sujets mondiaux,
par la radio et la télévision, pour ne pas
citer la masse d’ouvrages écrits par les personnalités
les plus compétentes sur les événements
contemporains. Aujourd’hui, l’homme moyen est moins individualiste
qu’il y a cent ans, à une époque où
le monde était avant tout agricole. La plupart
des hommes, qu’il s’agisse des cols blancs ou des classes
laborieuses, sont des rouages dans l’industrie moderne.
Des revenus convenables leurs sont assurés pour
peu qu’ils soient d’honnêtes travailleurs. Dans
une grande mesure les procédures légales
ont empêché l’homme de recourir à
la violence physique lors des disputes avec sa compagne,
de sorte que son attribut lui donne aujourd’hui peu de
supériorité dans son foyer. Ainsi, l’homme
contemporain n’a aucun droit à imposer sa dictature
chez lui, du fait de son sexe et de la tradition. Cette
position de force, si toutefois elle doit être exercée
au sein du foyer, doit revenir à celui des conjoints
qui a une nature progressive – celui des deux qui est
le plus positif dans ses désirs et peut les faire
valoir par le pouvoir véritable de la volonté.
L’esprit agressif peut
être décelé dans l’un ou l’autre sexe.
Ce n’est en aucune manière un trait strictement
masculin. L’agressivité peut être acquise,
mais elle est le plus souvent instinctive. Psychologiquement,
elle résulte de l’aptitude à se concentrer
fixement sur une idée, en la gardant bien à
la pensée, et en créant à partir
de là un désir artificiel qui est directement
relié à cette idée. Le désir
artificiel est une volonté qui pousse le corps
et le mentale à l’action pour aboutir à
la satisfaction de ce désir ou atteindre l’objet
final de cette idée. Tous les autres intérêts
sont subordonnés à cette pensée dominante
et la personne se meut en permanence dans la direction
qu’elle croit susceptible de répondre à
cet objet.
Cette agressivité ne concerne pas tous les intérêts
de la personne, mais il ou elle essaie habituellement
de rattacher les autres intérêts à
la cause de cette agressivité. Ainsi, un homme
peut être animé de beaucoup de dynamisme
dans son travail et être parfaitement calme dans
l’exercice des autres centres d’intérêts
; mais, quand, dans ses intérêts secondaires,
quelque chose lui suggère la possibilité
de favoriser celui qui a sa préférence,
cet esprit agressif se réveillera.
Quand agressivité
intervient des questions domestiques, si elle est le propre
d’une seule personne dans la famille, c’est cette dernière,
indépendamment du sexe, qui dirigera le foyer.
Ceci ne se traduit pas forcément par l’absence
de bonheur, s’il existe entre le mari et la femme des
intérêts mutuels – car cet esprit agressif
favorisera toujours au maximum les intérêts
qu’ils partagent et apprécient tous deux. A défaut
des intérêts communs, celui des deux qui
est agressif, du fait de la seule force de sa volonté,
s’éloignera de l’autre et entraînera éventuellement
le divorce.
Les maris qui ne sont
pas d’une nature agressive ne devraient pas essayer d’assurer
ce rôle, et entrer ainsi en conflit avec une épouse
naturellement agressive, au motif qu’elle a usurpé
leur place dans leur foyer. Là où il n’y
a pas d’intérêt commun entre l’homme et la
femme, l’agressif continuera à imposer à
l’autre son intérêt et l’on peut alors aisément
imaginer quelle sera l’ambiance dans ce foyer. Si l’un
des deux est particulièrement « mordu »
pour un intérêt partagé par l’autre,
il faudra montrer de la tolérance, si, par ailleurs,
les deux ont en commun un autre intérêt.
En conséquence, celui qui n’est pas agressif devrait
en permanence, pour que puisse régner l’harmonie
conjugale, rappeler à l’autre les centres communs
d’intérêts.
Une question très
fréquemment posée est : « quelle est
la finalité du mariage ? » Il ne peut y avoir
de réponse générale car cela dépend
du point de vue. Le mariage ne sert pas un mais plusieurs
objets. Sur le plan biologique, l’aspect légal
et moral du mariage n’a aucune incidence. Au sens biologique
du terme, le mariage consiste en l’union des deux sexes
et la reproduction de l’espèce. De ce point de
vue, un homme et une femme ont rempli leur but dans la
vie quand ils ont reproduit leur espèce. Tel est
l’objectif final de la nature de la nature, biologiquement
parlant. Lorsque les époux ne peuvent plus assumer
cette fonction, dans son aspect strictement biologique,
ils deviennent passifs au lieu d’actifs. Les sociologues,
d’autre part, ont un concept plus utilitaire du mariage.
La responsabilité familiale conserve les valeurs
morales. Elle implique des émotions de sympathie.
L’instinct de conservation s’étend d’une personne
déterminée à celles dont elle a charge.
Ceci modère les passions brutales individuelles
et suscite des sentiments plus fins qui s’expriment par
des voies visant à protéger les membres
les plus fragiles de la famille. Cette influence modératrice
sera un facteur d’union entre les hommes pour soutenir
les institutions sociales consacrées aux indigents
aux délaissés et aux malheureux, dont ils
ne s’occuperaient pas s’ils n’avaient à se préoccuper
que d’eux-mêmes, sans aucune autre responsabilité.
L’égoïsme d’un homme est contenu par la pensée
que ses actes peuvent rejaillir sur ceux dont il a la
charge. Si le mariage n’existait pas, la famille disparaîtrait
et il en serait de même des institutions sociales
qui dépendent d’un appel à la nature charitable
de l’homme, laquelle nature est stimulée par la
vie de famille.
Les hommes peuvent prendre
n’importe quel risque quand ils sont seuls concernés,
mais ils pèseront les risques de l’aventure si
elle met en danger leur famille immédiate. La société
est une famille élargie qui promulgue, à
une grande échelle, les intérêts des
familles dont elle est composée. Détruisez
les liens qui soudent une famille, et la société
s’écroule. C’est pourquoi n’importe quel gouvernement
sage évite toute expérimentation en ce qui
concerne la vie de famille ou ces influences qui tendent
à maintenir sa puissance et sa sécurité.
D’un point de vue psychologique
et philosophique, la finalité du mariage est la
création d’un environnement qui fournit les moyens
émotionnels propres à apporter à
un être la paix de l’esprit et à mettre fin
à une recherche épuisante. L’homme, par
nature aime la pérégrination. Il espère
trouver quelque part ces choses qui viendront apaiser
les désirs ardents de son moi émotionnel.
Plus ces besoins sont exacerbés, plus il échappe
au repos. Il s’attend à trouver là bas,
derrière la colline ce quelque chose de mystérieux
qu’il ne peut définir et qui apaisera les sensations
qu’il sent jaillir au fond de lui. Ce n’est qu’exceptionnellement
que quelqu’un peut escalader la montagne en son seul for
intérieur, et, depuis le sommet élevé
de son esprit, chercher dans les profondeurs de sa nature
la cause de son inquiétude.
Le mariage apporte l’environnement émotionnel dont
l’homme a besoin pour étouffer ces tourments de
l’agitation. L’attention portée à son épouse
et à sa famille permet à un homme de soutenir
le feu de ses émotions. Chaque émotion trouve
une réalisation. Aucun sentiment n’est laissé
inexprimé. Quand l’homme expérimente dans
le cadre de la famille ces sensations auxquelles répond
sa nature émotionnelle, les intérêts
de la vie se centrent là. Pour le bien de ses proches,
il ne se hasardera pas, par delà la colline, à
une paix et un plaisir incertains. »
La vie commune est une
expérience de partage et de compréhension,
pour être heureux, nous savons tous, que les aspects
apparents ne suffisent pas, à eux seuls, pour nous
guider. Bien entendu, nous cherchons, créons et
désirons davantage de besoins pour assouvir des
émotions fortes qui ne seront pas maîtrisées.
Puis, au terme de ces appétits, nous nous retrouvons
à notre point de départ. Certes, nous pouvons
aimer, faut-il alors savoir pour qui, comment et pourquoi
nous voulons accentuer dans notre for intérieur
l’intensité de ces émotions. Tout en sachant
très bien que tôt ou tard nous devrons être
conscients, réalistes quant aux éléments
qui entourent ces véritables traits de notre personnalité
avec lesquels des intérêts devront s’allier
à ceux de quelqu’un d’autre.
Ainsi, le bonheur c’est
un peu le don de soi, mais jusqu’à un certain point
et c’est peut-être là le vrai dilemme.
Dans la partie suivante
de notre réflexion, nous parlerons de l’éducation
une application qui a déjà fait l’objet
d’une étude dans une de nos réflexions et
qui est restée en suspens. Cette prochaine la complètera,
par la suite, vraisemblablement, toujours dans le cadre
de la famille, nous ferons une halte sur l’avenir social
telle par exemple l’accroissement de la population mondiale.
Rv tr/fr 03/03/2005
LA SUITE 3EME PARTIE>>>>>>>>>>>>
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